The Circle de James Ponsoldt a tout sur la papier pour séduire. Produit par la société de Tom Hanks (Play-Tone comme le label dans That Thing You Do!) avec Emma Watson dans le rôle principal (Mae Holland), The Circle imagine une dystopie inspirée des sociétés de la Silicon Valley (google, facebook etc.). Nous nous attendons alors à voir se dérouler un thriller classique mais bien mené avec une mise en garde vis à vis de certaines orientations de notre société actuelle.
The Circle passe pourtant complètement à coté de son sujet. Le film, adapté d’un livre de Dave Eggers, ne trouve jamais véritablement son rythme et peine à construire un quelconque suspens. Le (non)tournant du film est certainement le passage où Emma Watson se voit conseiller de participer à la communauté virtuelle de la société qu’elle a rejoint. Là où nous sommes tous interpellés par le coté sectaire de ses collègues, son personnage réagit positivement et sans aucune nuance à l’injonction. On se demande alors si c’est un double jeu de sa part. La suite montrera que non. Le film aurait pu évoluer dans un trip paranoïaque comme l’excellent The Firm de Sydney Pollack ou le livre Les Miroirs de l’Esprit de Norman Spinrad. Au lieu de ça, le personnage jouée par Watson réagit béatement à la situation.
La mort de son ami (du terroir car sa famille est authentique bien sûr), ne change pas le caractère de l’héroïne. Ce choc devrait éveiller sa conscience, non, Mae Holland continue de persévérer dans son obsession de la transparence et prend la place des tyrans de l’histoire. Peut-être qu’avec une bonne construction, The Circle aurait pu nous amener à comprendre son cheminement. Pourtant l’absence de construction des personnages ne nous permet pas d’avoir de l’empathie pour eux. Les rares passages avec John Boyega en sont symptomatiques. Il joue le mystérieux Ty Lafitte mais ses interventions se justifient ici uniquement pour sa capacité à faire évoluer l’histoire à un moment clé. Son personnage est ainsi absent et sans substance comme celui d’Emma Watson.
Le seul rôle un peu amusant reste celui de Tom Hanks qui cabotine en Steve Jobs du pauvre ! L’acteur a certainement du s’amuser sur le tournage mais sa prestation ne sauve pas le film du naufrage. On peine en effet à voir où veut en venir The Circle. La critique des réseaux sociaux n’est pas si évidente. S’agit-il d’une mise en garde ? d’une apologie ? Thriller de série B se finissant bien ou ironie mordante à la Black Mirror, The Circle ne décide pas et ne donne pas les moyens de se faire un avis. Le scénario de The Circle manque cruellement de fond, malgré ses deux (très longues) heures fort mal utilisées. Pas terrible, superficiel et pas distrayant.
note personnelle: 2/5
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