WeWantSounds fait un travail passionnant de rééditions depuis quelques années. Nous devons au label parisien des rééditions d’Ennio Morricone, Pierre Barouh, Ryuichi Sakamoto ou Michel Legrand. Le label semble pas mal se spécialiser dans les productions japonaises et a ainsi sorti plusieurs compilations en collaboration avec DJ Notoya dont cette Funk Tide: Jazz-funk from Electric Bird (1978-1987).
Comme beaucoup de genres musicaux, le jazz-funk recouvre des réalités différentes. S’agit-il plus de jazz ou de funk ? Personnellement j’ai tendance à préférer quand le curseur se situe plutôt du coté du groove que des improvisations. Funk Tide: Jazz-funk from Electric Bird penche plus de l’autre malgré son nom !
La compilation propose huit morceaux, ambiance cocktail/lounge. Malgré ma sensibilité à l’easy listening, ici tout semble un peu trop générique et secondaire pour moi. Tout est poli, élégant mais aussi ennuyeux comme une peinture qui sèche. Le disque se prête ainsi merveilleusement bien en fond sonore pour travailler par exemple. C’est peut-être de ma faute: c’est pas ce que je cherche et j’apprécie. Pour situer ça me fait penser aux productions du milieu des années 80 de gens comme Lee Ritenour, Larry Carlton, Dave Grusin etc. Ces derniers faisaient d’ailleurs beaucoup de disques dédiés au marché japonais. C’est du jazz-funk-fusion apprivoisée et globalement un peu sage. Le tout manque cruellement de cette énergie vitale.
Quelques morceaux sortent un peu du lot heureusement. La face B me semble un peu plus intrigante que la première partie. Gros coup de cœur (le seul) pour le dernier morceau (Space Traveller de Katsutoshi Morizono) et son ambiance presque psychédélique, en tout cas planante ! Les contributions de Toshiyuki Honda (Living in a City) et Ronnie Foster (Night Life) m’ont également parlé.
À refaire: je n’achèterai pas cette compilation. N’étant pas un spécialiste de la city pop ou du jazz-funk-fusion japonais, je ne suis probablement pas la cible. Il y a certainement un large public pour cette funk tide mais je n’en fais pas parti. Pour écouter et vous faire votre propre idée, direction bandcamp.
note personnelle: 2,5/5