ALBUM: Alvilda “C’est Déjà l’Heure” (Static Shock Records, 2024)

Après Uranium Club, le label britannique Static Shock (Number Ones, Sheer Mag) propose ces jours-ci le premier album des Françaises d’Alvilda. Le groupe formé de Mélanie Martinez (guitare) Nina Galdino (voix, guitare), Sandra Mangione (batterie) et Eva Donat Montes (basse) avait fait sensation avec leur premier EP, Négatif, publié en 2021 sur le label allemand Alien Snatch! Records (Protokids, Bad Sports, The Riff Randells, The Fevers etc.).

Trois ans plus tard, Alvilda est de retour. Depuis son annonce, C’est déjà l’heure a suscité une certaine attente dans les petits cercles amateurs de powerpop, de punk ou de rock francophone. On ne change pas une équipe qui gagne (NDLR: celle de l’EP): l’enregistrement de ce premier album est confié à Maxime Smadja (Rixe, Skategang, Condor, Boss etc.). Le choix est judicieux. Le Français capte à merveille l’énergie du rock dans son studio, comme peuvent en témoigner Rendez Vous, Police Control ou les Crusaders of Love.

C’est Déjà l’Heure excède les expectations. Ces dix chansons forment un classique immédiat ! Les influences sont connues. Quelque part entre powerpop (versant punk), C86 et la scène française de Nineteen (la compilation Snapshot(s) notamment), nous pensons ainsi aux Calamités, mais les Buzzcocks ne sont jamais loin non plus. Avec les premières elles partagent un goût pour les textes contemporains et les mélodies bien troussées. Des Britanniques Alvilda tire aussi ce son punk nerveux, ce sens du solo minimaliste, le tout au service de très bonnes chansons.

il y a un truc vraiment épatant dans ce disque: Alvilda a soigné les détails et chaque morceau recèle d’idées d’arrangements. La fin d’Angoisse dévoile une nouvelle mélodie sur presque une minute. Les chœurs d’Alvilda amènent ce petit zest de fraîcheur incomparable. La guitare acoustique de Téléphone renvoie à la pop sixties et aux Beatles des débuts. En 10 titres et 27 minutes, Alvilda enchaîne les tubes (Chômage, Mélanie, Vortex, Paris été ou la superbe Le Froid). La langue française amène une proximité avec cette musique bienvenue. Les textes sont d’ailleurs réussis. Ils sont simples et sincères. Tout tombe juste et bien.

En français, C’est déjà l’heure semble déjà bénéficier d’un excellent accueil à l’étranger, complètement légitime ! Alvilda signe un disque d’une grande fraîcheur dans un registre (la powerpop) beaucoup moins pratiqué qu’il y a une dizaine d’années. La France (et les francophones) serait elle à l’avant garde d’un nouvel intérêt pour le genre ? En tout cas nous disposons désormais d’une belle scène avec Alvilda mais aussi Cœur à l’Index ou les Lullies. C’est déjà l’heure en est un des disques les plus emblématiques mais surtout un album de pop à guitare vibrant !

note personnelle: 4,5/5

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