Après Merge Records (Mikal Cronin, Let’s Wrestle, Teenage Fanclub, Twerps etc.) le groupe californien Redd Kross rejoint un autre label mythique nord américain: In The Red (Dirtbombs, Jay Reatard, Fuzz, Vivian Girls).
La présence de Redd Kross sur ces prestigieux catalogues n’a rien d’un hasard; depuis plus de 40 ans (oui!), la formation de Hawthorne a sorti de nombreux grands disques. Dans les années 80, le groupe enregistre ses classiques Neurotica (1987) et Third Eye (1990). Les nineties entamées, Redd Kross s’autorise à sérieusement aller voir du coté de la powerpop avec mes deux albums préférés de la formation, les superbes Phaseshifter (1993) et Show world (1996). En 2012 les Américains font un retour surprise avec l’excellent Researching The Blues, suivi de Beyond the Door, sept ans plus tard.
Cette fois-ci le groupe n’a attendu que 5 ans pour revenir à nos oreilles. Changement de label donc mais aussi premier double album de la carrière du groupe ! Redd Kross revient ainsi en format généreux avec 18 chansons dans la besace. La formation se compose désormais des frères Jeff et Steven McDonald (qui sont l’âme du groupe) accompagnés de Jason Shapiro (guitare) et Josh Klinghoffer (batterie). Ce dernier, passé par les Red Hot, produit également l’album.
Après le magnifique concert du petit bain, j’ai vraiment envie d’aimer ce Redd Kross, pourtant je n’arrive pas spécialement à rentrer dedans. La production est bonne, les compositions solides, mais il me manque ce truc un peu indéfinissable, une pointe de magie peut-être ? Certes l’enthousiasme est là et fait très plaisir à voir (les frères McDonald prennent visiblement du plaisir) mais la sauce ne prend pas aussi bien que par le passé.
Reconnaissons le; j’attends énormément du groupe. La pair Phaseshifter/Show World a placé la barre à un niveau stratosphérique. J’étais complètement tombé sous le charme de leur album de retour et surpris: les Californiens avaient encore de la verve. Là je m’interroge. C’est très plaisant à écouter mais rien retient véritablement mon attention comme je le souhaiterai. Honorable, bien fichu, enthousiaste mais ne faut-il pas en demander plus à Redd Kross ?
Redd Kross vieillit bien; ils s’éclatent sur scène à explorer leur riche catalogue. Pourtant, j’ai, pour ma part, du mal à remettre régulièrement ce Redd Kross, sur la platine. Cela m’attriste vraiment, car j’aime énormément le groupe. Faites vous votre propre idée. D’autre que moi l’adorent (mon camarade Matthieu Grunfeld chez Section 26). Si j’émets ici des réserves (notamment la longueur), Redd Kross ne discrédite pas la fantastique épopée de ce groupe si attachant et inspiré. J’entamerai, néanmoins, mon périple par d’autres albums.
note personnelle: 3,5/5