ALBUM: Juniore “Trois, deux, Un” (Le Phonographe, 2024)

Trois Deux Un (2024) est le troisième album du groupe français Juniore, après Ouh Là Là (2017) et Un Deux Trois (2020). Il est publié, par Le Phonographe, structure montée par le groupe. Celui-ci se compose actuellement de la chanteuse/compositrice Anna Jean, de l’arrangeur multi-instrumentiste Samy Osta (qui a travaillé avec La Femme, BB Brunes ou Feu! Chatterton) ainsi que que de la batteuse Swanny Elzingre. La collaboration entre Anna Jean et Samy Osta remonte déjà à une bonne quinzaine d’années à travers le projet anglophone Domingo publié sur le label Third Side/Entreprise qui édita également les premiers 45 tours de Juniore en 2013.

Le style musical de Juniore brille par sa constance. Depuis ses débuts, le trio déroule une pop sixties francophone fluide et élégante. Trois Deux Un ne déroge d’ailleurs pas à la règle. Les treize compositions détaillent d’avantage les obsessions du groupe. Il est question de Françoise Hardy (la couverture), Gainsbourg, des BO d’Ennio Morricone, des Swinging Mademoiselle, des compilations Nuggets (sous sédatif), du Velvet et d’autres. Nous trouverons aussi quelques cousinages plus récents à Juniore, notamment les Limiñanas, Requin Chagrin (plus indie mais tout aussi surfy), Allah-Las ou Tennis.

Arrangements gracieux (guitares fuzz, orgues à transistor, reverb’ ajustées au poil près), enregistrement impeccable: Trois Deux Un est un travail d’orfèvre. Les compositions et textes sont aussi à la hauteur du propos. Il n’empêche que Trois Deux Un tourne aussi un peu en rond et manque d’une pointe de spontanéité. Sur la longueur, l’album manque de suspens. Il m’est d’ailleurs difficile d’écouter l’album d’une traite et encore moins de le remettre immédiatement sur la platine. Tout semble ici avoir été cadré et minutieusement étudié. Sauvage mais surtout sage ! Trois Deux Un ne cherche pas à nous bousculer, au risque de nous plonger dans une certaine léthargie. Nous aurions ainsi apprécié un peu de contraste: quelques élans plus nerveux, un spectre plus large d’inspirations ou une approche un plus hétérogène de la production. Ces considérations mis à part, trois deux un est un joli disque de pop francophone, dans un registre de moins en moins pratiquée. C’est déjà pas mal du tout !

note personnelle: 3,5/5

Pour les amateurs voici le lien vers le bandcamp.

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