Aujourd’hui, concluons cette semaine dédiée à l’electro-funk. En l’espace de trois ans (1982-1984), le genre secoue les dancefloors et créer une onde de choc. Mélange entre le boogie de D-Train, George Clinton ou Zapp et la synth-pop européenne de Kraftwerk, l’electro-funk est une matrice pour toute la musique électronique à venir. Certains des pionniers de Detroit y feront d’ailleurs leurs armes. Le genre a des codes facilement identifiables: la boîte à rythme TR-808, le vocoder, les mélodies inspirées de Kraftwerk, une production minimaliste mais très dynamique etc. Voici une sélection qui me semble constituée des plus gros classiques du genre ! Pour en savoir plus sur ce style, n’hésitez pas à aller lire mon papier dessus sur le site section-26.
01 – Afrika Bambaataa & The Soul Sonic Force “Planet Rock” (Tommy Boy, 1982)
Planet Rock est peut être l’acte fondateur de l’electro-funk. Afrika Bambaataa (en photo) et Soul Sonic Force fusionnent deux morceaux de Kraftwerk (Numbers et Trans-Europe Express) avec la précieuse de la TR-808 pour créer un classique instantané. Derrière eux, n’oublions pas les participations essentielles d’Arthur Baker et John Robie. Une équipe que l’on retrouve aussi chez Freeez !
02 – Warp 9 “Nunk (New Wave Funk)” (Prism, 1982)
Nunk de Warp 9 est un autre classique des débuts de l’electro-funk. Si le rythme est plus lent que sur Planet Rock nous y retrouvons la mythique TR-808 de Roland à l’œuvre derrière. La chanson est écrite par Richard Scher et Lotti Golden, une musicienne devenue productrice/compositrice, notamment des classiques boogie I Specialize In Love de Sharon Brown et Gimme the Funk des Charades.
03 – Jonzun Crew “Pack Jam (Look out for the OVC)” (Tommy Boy, 1982)
Le Jonzun Crew est une autre figure importante des débuts de l’electro-funk. Paru en 1982, Pack Jam est un des morceaux les plus emblématiques du genre. S’il cite Kraftwerk, il n’utilise pas de boîte à rythme roland mais une batterie classique sur l’essentiel du morceau. À noter qu’un des membres du groupe, Maurice Starr, fera ensuite carrière dans les boys band en produisant les groupes New Edition et New Kids on the Block !
04 – Man Parrish “Hip Hop, Be Bop (don’t stop)” (Importe/12, 1982)
Un grand morceau du genre et un titre toujours aussi percutant et fou 40 ans après. Une merveille. Man Parrish est une des rares figures blanche et surtout gay à se frayer un chemin dans le registre. À la technique on retrouve quelques noms biens connus des amateurs: John Robie (mentionné plus haut), Raul A Rodriguez et Mark Berry. On retrouve ce dernier à la production du génial Baby Talk d’Alisha, un classique freestyle !
05 – Cybotron “Clear” (Fantasy, 1983)
Cybotron sort ses premiers singles en 1981 et 1982 (Alleys of Your Mind et Cosmic Car) mais leur zénith musical est certainement Clear en 1983. Une pure bombe electro-funk sombre avec tous les codes du genre: TR-808, voix modifiées, hommage à Kraftwerk. Dans ce duo originaire de Detroit figure une des futures légendes de la techno: Juan Atkins.
06 – Hashim “Al-Naafiysh (the soul)” (Cutting Records, 1983)
Enorme classique d’Hashim ! Jerry Calliste Jr. de son vrai nom, également co-fondateur du label qui a sorti le disque: Cutting Records.
07 – Twilight 22 “Electric Kingdom” (Vanguard, 1983)
Total classique de Twilight 22 ! Trio composé de Gordon Bahary, Joseph Saulter et Errol Moore.
08 – Midnight Star “Electricity” (SOLAR, 1983)
Midnight Star est un groupe de boogie/funk classique qui fait un très bon virage electro-funk avec ce disque comme en témoigne Electricity. Ils respectent à la lettre les codes mais n’ont pas eu le mémo pour la TR-808 !
09 – Egyptian Lover “Egypt Egypt” (Freakbeat, 1984)
Egyptian Lover, Greg Boussard de son vrai nom, est une des figures cultes du genre. Son style est efficace et sans fioriture. Il pousse un peu plus loin les fondamentaux de Planet Rock vers un minimalisme des plus efficient comme sur son immense classique Egypt Egypt.
10 – Newcleus “Jam on it” (Sunnyview, 1984)
Si Jam on Revenge est peut être le morceau le plus connu de Newcleus, j’ai une préférence pour le plus dépouillé Jam On It de 1984. De la TR-808 à gogo pour changer mais un tempo assez modéré. Le disque est sorti chez le label culte Sunnyview, un lien essentiel avec la Miami bass et le freestyle.
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