Je n’ai jamais été directement confronté à la situation (1) mais voici quelques pistes de réflexions et des conseils qui pourront vous aider si vous y êtes confrontés. Il existe de nombreuses raisons de vouloir vendre une collection de disques: besoin d’argent, d’espace, changement de vie etc.
Je vous propose d’analyser quelques méthodes afin de vous aidez à y voir plus clair et vous aidez à faire le bon choix. Chaque moyen a ses avantages et défauts, à vous de peser le pour et le contre. Ne vous laissez pas influencer par des personnes extérieures et pensez d’abord au mieux pour vous.
La valeur théorique d’une collection de disques
Je pense que nous sommes nombreux à apprécier l’estimation faite de notre collection de disques par discogs. Par contre, ne vous faites pas d’illusion: si vous voulez revendre vos disques, vous n’aurez presque jamais le montant affiché ! Et ce, quelque soit la méthode.
La règle est simple: moins vous avez de temps et d’énergie à consacrer à ça et moins vous récupérerez d’argent. L’essentiel est de savoir quelles sont vos priorités: ces disques sont-ils une charge mentale importante ? Au contraire, vous sentez vous de les conserver longtemps et les écluser au fur et à mesure ?
Revendre en bloc à un professionnel
Cette méthode est la plus simple et la plus rapide je pense: trouver un pro (disquaire physique ou revendeur dans les salons/discogs) qui vous prend l’ensemble de la collection de disques d’un coup. Bien sûr, financièrement cela ne sera pas la solution la plus avantageuse mais par contre, c’est très rapide et efficace !
Quand revendre en bloc:
- gros manque de temps (vider une maison etc.)
- manque d’envie/de temps pour s’intéresser à la valeur des disques
- quand la collection est importante (plus de 500 disques par exemple)
À surveiller/penser:
- trouver quelqu’un spécialisé dans le type de disques que vous avez (par exemple un disquaire de jazz pour une collection de jazz)
- faire venir 2-3 personnes (en les prévenant) pour avoir une estimation correcte, ils viendront si la collection est suffisamment grosse pour ne pas être déplacée facilement
- essayer de vendre en bloc (vous aurez moins au disque mais vous vous débarrassez du problème d’un coup et ça devient celui du vendeur)
- être payé comptant immédiatement
Les contres:
- le principal contre reste le prix: vous n’aurez pas un bon prix à l’unité des disques
Je pense que beaucoup de gens vont exclure d’office cette possibilité, pourtant revendre une collection à un professionnel est une méthode rapide et efficace. Si vous avez une charge mentale importante (et ça peut être le cas dans un déménagement, ou vider une maison), je pense que c’est pas du tout une solution à mettre de coté ! Attendez vous à ce que la valeur de reprise soit faible mais il faut que tout le monde y trouve son compte: le vendeur prend un risque important en prenant votre problème à sa charge. Il faut qu’il puisse aussi s’y retrouver et avoir un risque acceptable sur l’opération.
Faire une vente aux enchères chez Drouot ou autre
Cette solution est intermédiaire entre la précédente et les suivantes. En principe vous obtiendrez un meilleur prix qu’en revendant chez un disquaire mais le travail sera (un peu) plus important de votre part.
Les maisons d’enchères seront avant tout intéressées par des collections qui ont un certain prestige ou du moins une cohérence. Les maisons sont payées au pourcentage sur les ventes, donc pour qu’elles soient motivées il faut que la collection de disques présente quelques éléments intéressants ou originaux. Typiquement des disques recherchés: des pressages originaux de classiques du rock ou de jazz, des raretés, des disques de diggers etc.
Avantage éventuel: la collection de disques peut-être vendus avec d’autres objets provenant du vidage d’une maison. Cela peut alors être intéressant d’y laisser une petite collection de disques si la maison des lots plus intéressants pour mobiliser des acheteurs sur la vente.
Quand passer par une maison d’enchère:
- manque de temps (mais pas aussi pressé que chez un professionnel)
- envie de tout vendre d’un coup
- collection avec quelques pièces recherchées pour intéresser les enchérisseurs
- collection de disques cohérente et ayant un certain volume
- le prix va se rapprocher un peu plus de la valeur réelle
À surveiller / penser:
- prendre une maison d’enchère ayant pignon sur rue (faire une recherche google par exemple) et/ou faisant déjà ce type de vente
- cela va prendre un peu plus de temps que le disquaire (audit de la collection, mise en place de la vente)
Les contres:
- pas de sommes fixes, tout peut arriver !
- charge mentale un peu supérieure à celle de la revente à un pro
- l’argent ne tombe pas tout de suite (mais assez vite)
Revendre directement auprès de particuliers (sans passer par un site de vente)
Une technique peut consister à revendre les disques dans votre cercle de connaissances. Ce n’est pas si difficile de trouver des gens intéressés pour vous racheter des disques: il faut juste que le prix soit intéressant !
Cela peut prendre plus de temps que les deux autres méthodes mais ça peut être assez efficace de procéder ainsi. Vous pouvez faire une liste des disques en votre possession (ou des photos) et les faire tourner pour intéresser des gens. Vous pouvez demander à vos connaissances d’en parler à d’autres gens etc.
À faire:
- quand la collection est assez importante mais pas non plus pléthorique (pour pouvoir la lister par exemple)
- quand vous connaissez des collectionneurs
À surveiller:
- avoir confiance dans le gens à qui vous vendez (le prix qu’ils vous proposent, qui ont fait venir chez soi)
le pour:
- probablement un peu plus d’argent que les deux autres méthodes
- moins chiant que revendre sur discogs
le contre:
- beaucoup plus de travail
- le temps pour vendre les disques
- potentiellement faire venir des gens chez vous
- il restera des disques difficiles à vendre à la fin (et ils vont pas intéresser peu de monde ceux-là à part les soldeurs).
Revendre sur discogs (ou eBay, Vinted…)
Revendre sur discogs vous assurera de revendre votre collection de disques au meilleur prix, très proche de la valeur réelle. Mais attention: cela va prendre un temps dingue ! Certains disques vont partir rapidement et d’autres vont vous rester sur les bras très longtemps. Les moins intéressants vont partir à la fin (voir pas du tout) et ce seront les plus difficiles à revendre à des disquaires.
Revendre sur un site spécialisé implique un important travail de votre part sur l’évaluation de l’état, le référencement des disques (avec les bons pressages) et l’envoi des commandes. C’est beaucoup de boulot ! Ne vous lancez pas là dedans si vous n’avez pas le temps ou l’énergie.
À faire:
- quand vous avez du temps (beaucoup)
- quand vous avez une connaissance des disques (l’évaluation de l’état, les pressages, les prix)
À surveiller:
- soyez impitoyable sur l’état des disques car les acheteurs vont vous crucifier dans le cas contraire
le pour:
- le grand pour est monétaire: vous allez vous rapprocher le plus possible de la valeur théorique de la collection
le contre:
- le temps
- l’investissement personnel
- la charge mentale
- le risque de ne pas tout vendre (et de garder le moins vendable)
- les frais divers et variés (paypal, le site de vente, les frais d’expédition à avancer…)
En résumé
Je pense que les critères essentiels sont le temps et l’argent. Il est presque impossible d’avoir les deux en même temps. Il faut garder ça en tête au moment de choisir la méthode. Faites celle avec laquelle vous êtes à l’aise. Revendre chez un disquaire n’est pas nécessairement une mauvaise idée, cela vous débarrasse du problème d’un coup ! À l’inverse si l’argent est un sujet et que le temps ne l’est pas, vendre directement sur des sites de vente n’est pas une option à négliger.
Je serai curieux d’avoir vos expériences/remarques sur le sujet (et vos critiques/commentaires sur mon analyse) et j’espère sincèrement avoir apporté quelques éclairages utiles !
(1) on a eu avec ma mère et mon frère à vider une maison mais la collection de disques a été partagée entre mon frère et moi. Une partie est allée chez les disquaires ou discogs.
Bonjour Alexandre,
Merci pour cette analyse posée qui raisonne particulièrement pour moi en ce moment.
Trop de disques, trop d’histoires et le besoin de m’en séparer rapidement (comme vous dites… la charge mental).
Je vis à Paris, j’ai constitué ma collection entre 1990 et 2015 (beaucoup de disques de cette période mais aussi de décennies antérieures) en rock indépendant, pop, soul, jazz, musiques électroniques.
Tous en excellent état (je suis très soigneux) et correctement entreposés. Près de 4500 cds et 500 vinyls.
Quels seraient vos conseils de disquaires pour une vente en blocs?
Merci par avance pour vos conseils et votre joli blog.
Salut Sébastien !
je pense que ce n’est pas forcément totalement absurde de penser à séparer les disques en “lot” en fonction des thématiques que tu as mentionnées.
Après certains disquaires seraient peut être susceptible de tout te reprendre comme Babaluma dans le 11e.
Pour le rock indé, tu peux tenter Pop Culture (aussi dans le 11e d’ailleurs).
Dans l’idée tu voudrais quelqu’un qui se déplace ? En tout cas tu ne perds rien à proposer à plusieurs disquaires.
En voici quelques uns: Dig Dug (aux puces), Superfly, Hands & Arms etc.