Aujourd’hui je vous propose différentes nouvelles sur des sujets déjà évoqués ici. C’est aussi l’occasion de vérifier certaines de mes opinions précédentes, de les amender ou les confirmer !
L’importance de la critique négative
Le 7 octobre dernier, un article de Lelo Jimmy Batista sur Coldplay dans Libération a fait débat sur twitter. Je l’ai personnellement trouvé drôle. La conclusion est suffisamment bien amenée pour justifier l’enchaînement des punchlines. Ceci dit j’entends aussi très bien que tout le monde ne soit pas sensible à ce style !
La viralité de ce petit papier m’a, à nouveau, interrogé sur l’importance de la critique. Vu de l’extérieur (je ne suis pas lecteur), j’ai vraiment l’impression que Libé a une ligne éditoriale sur la musique originale et curieuse. Pourquoi les gens prennent le temps de commenter ce modeste article et le débiner mais pas d’évoquer tout le travail positif que les journalistes du média peuvent faire par ailleurs ? De surcroît beaucoup des gens qui s’en sont pris à la critique détestent eux même Coldplay et sont susceptibles d’écrire plus ou moins la même chose à leur sujet !
Je profite ainsi de l’occasion pour rappeler: il est important de pouvoir développer une pensée nuancée sur la musique. Les stans ne doivent pas dicter la conduire à tenir sur les albums ! Par ailleurs, chers journalistes culturels: confrontez vous à l’exercice. Certes, on vous accusera souvent d’être des musiciens frustrés ou d’avoir trop d’égo mais c’est aussi votre rôle de savoir dire les choses quand elles ne sont pas positives. Si aujourd’hui il est possible de se faire une opinion en écoutant sur spotify, les growers nécessitent toujours du temps et lire un article de 5 minutes est moins exigeant que se farcir 40 minutes déprimantes !
Les ventes de vinyles augmentent
Ils semblaient que les ventes de vinyles aient enfin chutées en 2023 aux Etats Unis, de 33% apparemment (source) ainsi que les CDs (malgré un petit revival ?). Mais en fait non pas du tout, Discogs a publié un article qui confirme que le marché se porte fort bien avec une augmentation de plus de 6% ! Je n’ai pas d’avis sur ces deux nouvelles. Je suis toujours aussi inquiet pour les disquaires indépendants qu’en décembre dernier (Disquaires en Danger). J’espère cependant que que quelqu’un aura l’idée lumineuse d’envisager que les vinyles neufs sont trop chers et peut être aussi de s’interroger sur le système de pré-commande qui, généralement, by-passe, les disquaires !
Je l’écris presque toute semaine dans mes comptes rendus shopping: cela m’attriste de devoir payer des nouveautés 25€ (français) ou 30€ (US/UK). Ces prix n’incitent pas à la curiosité et favorisent uniquement les valeurs sûres au détriment des découvertes. Je l’écrivais il y a pas si longtemps que ça (ici) mais un prix premium induit des attentes premium ! Bref les premiers à morfler sont les petits albums (quand ils sont trop chers) car ça ne se justifie pas de mettre 25/30€ pour les acheter !
Je ne suis manifestement pas représentatif de l’ensemble du marché s’il se porte bien aux Etats Unis. Avons nous d’ailleurs des informations sur la situation en Europe continentale ? Je l’imagine nettement plus contrastée ?
Si de nombreuses personnes achètent des vinyles comme un acte de merch pour soutenir un artiste en particulier, il existe encore (pour combien de temps?) des gens qui achètent des disques pour leur première fonction: écouter de la musique. Ceux-là sont directement impactés dans leurs achats et ne sont pas incités à prendre des risques ou être curieux. Tout le monde (disquaires, labels) gagnerait à ce que ces gens achètent plus de disques et ça passe par un politique de prix plus démocratique et moins élitiste. Pour le moment le marché (aux US) se porte bien, mais est-ce que cela va durer ?
Sur le prix des nouveautés: je l’ai précédemment écrit, l’inflation est passée par là. Certes, je trouve ça justifier d’augmenter ses prix mais les prix actuels ne sont certainement pas indexé sur l’augmentation des prix générale. À défaut d’une analyse plus systématique, voici quelques exemples piochés (33 tours simples neufs achetés dans mes spots habituels) dans ma collection:
- Redd Kross, resarching the blues, 17,78€ en 2012 soit 22€ en 2024
- Diiv, Diiv, 13,61€ en 2012 soit 17€ en 2024
- The Dirtbombs, Ultraglide in Black, 12,50€ acheté probablement vers 2010, soit 16€ en 2024
- Davila 666, Davila 666, 12,50€ acheté probablement vers 2010, soit 16€ en 2024
- Epsilons, Killed’em, acheté 14,67€ en 2011 soit 19€ en 2024.
Certes, il s’agit surtout de références indépendantes plutôt punk mais les mêmes valent désormais dans les 25€ (dans le meilleur des cas) ! Bref cette information méritait sa place parmi les nouvelles !
[PIAS] rejoint Universal
Sur MusicWeek nous apprenons que [PIAS] rejoint Universal. [PIAS] est un mastodonte de la musique indépendante ! En plus de ses propres productions, le label distribue par exemple (sauf erreur de ma part ?): Beggars Group, Ninja Tune, Brainfeeder, Sub Pop, Mute, Stones Throw, Domino, Drag City, Partisan Records, Heavenly etc.
Pour le moment, nous ne savons pas forcément les changements qu’induira ce rapprochement. Nous suivrons cela de près et je vous tiendrai ici même au courant.
Hearing Things
Des anciens de Pitchfork ont fondé le site Hearing Things. Les premiers articles laissent suggérer une ligne éditoriale proche de l’autre site donc pas forcément intéressante de mon point de vue. On ira jeter un œil de temps en temps voir s’il y a des papiers notables. En tout cas pour se faire sa propre idée, n’hésitez pas à consulter leur site: Hearing Things. D’une manière générale, saluons l’initiative dans le contexte actuel !
Des nouvelles du poptimisme
Voici la dernières des nouvelles du jour. Depuis 2020, j’écris régulièrement sur le poptimisme. Après l’article sur Section 26, j’ai par exemple écrit il y a six mois: Poptimisme la victoire des brutes. Comme je l’ai dis déjà plusieurs fois: penser que les classes sociales populaires ne sont pas capables d’apprécier certaines formes d’art est très condescendant ! Ma capture d’écran est un nouveau témoignage des ravages et de la bêtise de cette non-pensée. Ne pas aimer les funko pop du mépris de classe ? Chacun jugera de la pertinence de défendre une société très capitaliste qui travaille d’énormes licences commerciales appartenant à d’autres entreprises très capitalistes. Au delà de la défense de figurines en plastique moche, il y a encore une fois la critique d’un supposé cinéma bourgeois. Rappelons le, le cinéma, d’autant plus en France avec le CNC, exprime des réalités très différentes. L’art d’une manière générale permet une empathie pour l’autre qui ne peut être que bénéfique pour la société !