En faisant une commande discogs, je me suis rappelé au bon souvenir de ce maxi 45 tours de Colm trouvé chez Plus de Bruit il y a quelques années. Je ne connaissais pas, la pochette m’avait intrigué: j’avais écouté et pris le disque ! Il me semble avoir cherché quelques informations dessus à l’époque mais ne pas avoir trouvé grand chose, j’ai refait ma petite archéologie sur internet et il y a pas mal à dire !
Colm est un groupe rock indépendant de la région parisienne, auteur d’un EP chez le petit label indépendant Distorsion (ce disque) et un album l’année suivante (1993) chez New Rose (Les Calamités, Les Rythmeurs, Snipers, Les Valentino etc.). La formation a aussi participé à un fameux split EP. Le groupe se composerait, a priori, de Daniel Dauxerre, Vincent, Amadou Sall et JD. Amadou Sall semble avoir surtout évolué dans la scène EBM/indus des années 90 avec notamment une participation au mythique groupe Treponem Pal. Daniel Dauxerre, quant à lui, a également participé au premier line-up de Spring et fait mille autres choses sur lesquelles je reviens à la fin du texte !
Je trouve cet EP de Colm particulièrement intéressant car au début des années 90 il y a encore assez peu de sorties d’indie-rock en France. Je pense que c’est le moment où la scène se met véritablement en place ! Dans les années 80, la scène française est surtout marqué par les groupes liés à New Rose, Closer ou le fanzine Nineteen etc. La scène autour des Dogs, Coronados, Calamités, Gamine, Kid Pharaon, Ticket etc. Colm n’entre, selon moi, pas dans cette scène. Ce groupe appartient plus à la génération de formations telles que Welcome To Julian, Clair, Les Autres, Kim ou Des Garçons Ordinaires. Cette génération s’inspire d’avantage des groupes contemporains anglais et nord-américains plutôt que piocher dans le patrimoine sixties. Je pense que les Freluquets, bien qu’apparu un peu avant, appartiennent aussi à cette dynamique.
45 de Colm s’avère être un EP qualitatif et réussi. Les deux faces s’ouvrent sur les morceaux les plus accrocheurs et se terminent sur les titres plus développés/planants. J’ai une préférence pour les premiers mais l’ensemble s’écoute harmonieusement. Si never smile en met plein les oreilles avec une cavalcade d’énergie électrique mon morceau favori du disque reste Star Child qui ouvre la face A. Ce morceau a des échos de Teenage Fanclub période Bandwagonesque qui me parle beaucoup ! On pense aussi à l’axe Pavement/Sebadoh. Sur l’EP j’entends aussi Welcome To Julian évidemment voir AR Kane des débuts (période One Little Indian/4AD). À noter que la pochette est réalisé par l’agence Magic Design (Serge Nicolas, Eric Pérez).
Je n’ai pas encore écouté l’album (je viens de le commander sur discogs du coup!) mais peut être que je vous ferai un retour dessus. L’aventure Colm fut assez courte mais suffisamment longue pour que le groupe participe à un split EP mythique (Shimmies in Super 8) avec Huggy Bear, Stereolab et Darlin’. Si ces derniers étaient les moins expérimentés de la bande à l’époque, vous les connaissez tous puisque deux des membres ont fondé Daft Punk et un autre fait parti de Phoenix !
Une apparté
En faisant mes recherches sur Colm, je suis tombé sur cette interview de Daniel Dauxerre sur le toujours très documenté site Buzz On Web. J’avoue que le contenu m’a passionné et je me suis demandé si j’avais déjà croisé Daniel à des concerts tant il y a des éléments qui se recoupent dans nos parcours respectifs (avec quelques années d’écart évidemment). Il y a évidemment le lien avec Magic. Daniel a écrit pour eux dans leur grande période, pour ma part ce fut plus modeste mais j’ai suivi chez Section 26. Je note d’ailleurs que Christophe Basterra le mentionne souvent (par exemple ici) ! Il y a toute la scène Bar Three. Si je ne suis jamais allé là bas, j’ai vu à l’époque en concert Nelson, Brooklyn et surtout Sourya. J’ai beaucoup vu ces derniers en live au moment où ils ont intégré Arnaud Colinart à la batterie. Il y a aussi la connexion avec Jérôme de A Quick One: quand ce dernier a essayé de monter une distro nos labels (Croque Macadam & Requiem Pour Un Twister) étaient de la partie. Enfin il y a ce disque d’Ojard que j’adore et que j’ai probablement connu en partie via Forever Pavot !
PS: si les intéressés mentionnés ici ont envie de faire des précisions, rectifier des choses etc. N’hésitez pas à commenter ou me contacter et je mettrais tout cela à jour !
