DJ Gregory est un des producteurs français de house les plus doués des années 90/00 et son talent n’est certainement pas reconnu à sa juste valeur. Que ce soit en solo ou avec son compère Julien Jabre, Grégory Darsa a enregistré pour de nombreux excellents labels tels que Yellow, Basenotic, Source ou Basic.
Dans la première moitié des années 2000, il se rapproche d’un véritable succès populaire, au delà des connaisseurs, avec des classiques tels que Bloc Party (sur Africanism en 2001), Elle (2003), Tropical Soundclash (2002), Krvsin (2002, sous l’alias Prassay) ou Attend (2002). Il participe alors à la première compilation de Kitsuné tandis que certains de ses maxis 45 tours sont pris en licence par la grosse structure britannique Defected. Cependant, contrairement à d’autres (Martin Solveig par exemple), il ne semble pas y eu avoir ce point de bascule vers le plus grand public. Je pense que c’est aussi lié à la personnalité de DJ Gregory: trop amoureux et passionné de musique pour vouloir s’enfermer dans un style qui lui aurait permis d’être mieux identifié.
En parlant de style, DJ Gregory en développe plusieurs dans les années 90/00. Ses premières productions sont très électroniques, groovy, puissantes, soulful et minimalistes. Seul ou avec Jabre, il développe ainsi une deep house physique. Au début des années 2000, il s’oriente, vers des productions un peu plus organiques et/ou basées sur des samples. Block Party est assez représentative d’une partie du style Gregory d’alors. Sa rythmique concassée s’inspire des musiques africaines et caribéennes, tandis qu’il utilise les samples (de cuivres en particulier) par touche. Nous retrouvons ainsi cette approche dans Tropical Soundclash. Il s’éloigne aussi de ce style en développant une musique s’inspirant plus ouvertement de la disco 70s. Nous sommes en pleine période nu disco: j’imagine que cela légitime Grégory Darsa dans son envie d’explorer une musique d’avantage jouée et moins séquencée. Elle et Krusin sont à mon avis assez représentatifs de cette évolution.
Il l’a continue avec succès sur les maxis suivant, parmi lesquels S2 (2006), Solaris (2004) ou Don’t Know Malendro (2003). Ce maxi est une magnifique réussite à redécouvrir. Sorti sur son propre label (Faya Combo) il donne une bonne idée de l’approche de DJ Gregory à cette période. La face A m’évoque clairement les disques actuels de Voilaaa chez Favorite (monté par Pascal Rioux, un autre ancien de la house française !). C’est un morceau charmant avec ses touches de string machines et son lead de synthé monophonique. Gregory lui même prend la place derrière les futs ! La face B (Vasefa) mérite également le détour. Elle est plus minimaliste tout en gardant une touche mélancolique. Je la rapprocherai d’autres de ses morceaux tels que Amour ou son remix pour John Ciafone.
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