Je le dis ici très souvent: j’adore les 45 tours. Il y a tant d’inédits à grapiller dans ce format ! Que ce soit des morceaux hors albums ou des groupes qui n’ont publié que dans ce format: il existe une multitude de chansons d’abord éditées dans ce support et seulement après, parfois reprises sur des compilations. C’est notamment le cas pour ce single du groupe allemand Wonderland, publié en 1968. Poochy et Moscow n’apparaissent en effet pas dans leur unique album N°1 (1971).
Autre détail intrigant, si Moscow a été reléguée en face B, la chanson a eu, à juste titre pour une fois, un succès commercial plus important que la quelconque poochy. Présente sur de nombreuses compilations, notamment dans la série The Rubbles (discogs), le titre développe un son psychédélique typique de l’époque mais très qualitatif.
Il faut dire que les Wonderland ne sont pas tout à fait des nouveaux venus. Le groupe est fondé en 1968 par Achim Reichel, un ancien membre (co-fondateur) des Rattles, une des formations beat majeures d’Allemagne de l’Ouest. À ses cotés nous retrouvons: Dicky Tarrach (batterie, ex-Rattles également), Helmut Franke (guitare), Frank Dostal (basse, ex-Rattles) et Leslie Humphries (clavier). Le groupe tient jusqu’en 1972 et se désagrège à ce moment là. Leslie ira alors fonder les fameux Les Humphries Singers tandis qu’Achim enregistre sous le nom d’A.R. & Machines.
Moscow des Wonderland est une très belle surprise. Le morceau enquille tous les attendus d’un morceau psychédélique: orgue hammond, guitare wah-wah, batterie passé au phaser (comme chez les Small Faces ou Nirvana !). La mélodie a quelque chose de solennelle, presque gothique, elle me fait penser par exemple à Still I’m Sad des Yardbirds ou Dis Irae des Belges The Mec Op Singers. L’alternance entre passages lents et rapides est une excellente idée ! Bref un très bon 45 tours à ajouter à sa collection !