L’indie pop et la dance music vivent tous les deux une relation particulière. Je suis parfois étonné qu’il n’y ai pas eu plus de gens de ces deux univers à s’intéresser à l’autre. Au début des années 90, pendant une courte période, entre la vague Madchester et les groupes indie-dance, un autre horizon semblait cependant possible. Le 45 tours de Cola Boy 7 ways to Love paru en 1991 en est un bon exemple.
D’indie et dance music, il était d’ailleurs aussi récemment question sur ce site avec l’étonnant succès de MARRS. Le single laissait cependant la fusion des deux univers quelque peu de coté. Colourbox semblait en effet totalement embrasser la culture house, tandis qu’AR Kane restait finalement proche des marqueurs du rock indépendant. Le disque exprime ainsi parfaitement la difficulté de mixer ensemble ces deux styles aux approches différentes.
Comment faire cohabiter ces deux genres musicaux ? Cola Boy propose sa propre interprétation. Si le groupe n’a sorti que deux singles, vous les connaissez peut être mieux sous le nom de St Etienne. La formation a, dès ses débuts, tenté de faire cohabiter musique indépendante et électronique. Utilisant des outils comme les synthétiseurs et les samplers, le groupe a cependant toujours eu une sensibilité indie-pop, reprenant des groupes comme Field Mice (Kiss and Make up).
Inspirés par les groupes de dance-music et le rôle de producteurs, Bob Stanley et Pete Wiggs font appel à plusieurs chanteuses avant que Sarah Cracknell ne les rejoignent définitivement. Cette dernière apparait cependant sur la version originale de Seven Ways to Love de Cola Boy, sortie en white label et distribué artisanalement. Elle est remplacé par Janey Lee Grace , ancienne choriste de Wham!, sur la version publiée par Arista.
St Etienne étant sous contrat, les deux musiciens font appel à un de leurs amis pour incarner le groupe. Andrew Midgley (AKA Jess Chin) devient ainsi, avec Janey Lee Grace, l’image de Cola Boy. Il endosse l’identité de Jess Chin créée par St Etienne qui ne veut pas apparaître officiellement sur le projet. figure de la scène locale, créant des fanzines, il a par exemple branché Bob Stanley sur la C86.
Le single est un hommage à l’italo-house de groupes comme Black Box mais sonne finalement comme une version plus pop de certains titres hardcore, comme ceux d’Awesome 3 ou Congress. Le morceau a le charme de cette époque où tout semble possible. Seven Ways to Love atteint la 8ème place des charts britanniques et a même l’honneur d’apparaître à Top of the Pops. Le second single, He’s Cola, bide et Arista ne poursuit pas le contrat. Cola Boy plonge ainsi dans les limbes.
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