Du Portugal je n’ai que peu de vinyles. Je dénombre dans ma collection des disques de GNR, Heróis Do Mar, Salada De Frutas ou Os Tártaros. Le Portugal reste ainsi largement un des angles morts de ma collection. J’ai cependant un très belle rareté en 45 tours, l’unique disque de l’éphémère groupe Smoog. J’ai trouvé ce disque en France, aux puces, chez Richard, il y a quelques années.
Si Smoog n’a publié que deux morceaux, son leader, Miguel Graça Moura est une figure de la musique portugaise. En bien comme en mal ! Le musicien démarre sa carrière dans les années 60 au sein du groupe beat Pop Five Music Incorporated. En 1972-1973 il joue dans Smoog puis fait une carrière solo. Il devient un chef d’orchestre reconnu et fera carrière dans le domaine. Dans les années 2010, son train de vie somptuaire au frais de la princesse le rattrape et il est condamné pour des notes de frais fantaisistes.
Tout cela n’a que peu d’importance sur la musique de Smoog cependant. La pochette du 45 tours donne le ton, elle évoque l’astrologie avec une police stylisée. En dehors de Miguel Graça Moura (piano et Moog), les autres membres sont: Alberto Abreu (basse, guitare, percussions), Juca (Carlos Rocha, orgue Hammond) et Manuel Ferreira (batterie, percussions).
La face B ne présente qu’un intérêt limité. What’s Going On a tout du jam calé en fin de session. Il n’y pas vraiment de construction ou de thèmes intéressants. En revanche Smoogin est une petite perle de rock progressif funky instrumental. L’utilisation du synthétiseur est particulièrement moderne pour l’époque. Elle évoque les disques d’Ananda Shankar, Hot Butter ou Dyck Hyman. À coté du lead joué au synthétiseur, les musiciens se font plaisir ! À l’orgue, Carlos Rocha virevolte et fait feu de tout bois. Son jeu convoque les jazzmen américains mais aussi un groupe français comme Eden Rose. Les autres musiciens ne sont pas en reste et chacun à son tour y va de son solo endiablé.
Smoogin est une preuve éclatante que les Portugais se sont intéressés à la pop music et y ont contribué avec beaucoup de passion. Ne connaissant pas trop la scène nationale lusitane, je serai curieux de connaître d’autres exemples de groupes progressifs ou hard rock seventies portugais !