CINEMA: “Sing Street” (2016) de John Carney

Sing Street (2016) est peut être un de mes films autour de la musique favoris de ces 10 dernières années. Réalisé par John Carney, l’œuvre suit la création d’un groupe (Sing Street évidemment) dans un lycée public (Synge Street) géré par les Frères Chrétiens dans le Dublin pauvre de 1985.

L’Irlandais John Carney est un spécialiste des films musicaux, nous lui devons par exemple Once (2007) et New York Melody (2013). Il fut d’ailleurs lui même musicien (bassiste) du groupe The Frames. En plus de réaliser, Carney co-écrit l’histoire avec Simon Carmody, ce dernier a joué dans plusieurs groupes de rock dans les années 80/90, notamment The Golden Horde. Devant la caméra nous retrouvons notamment Ferdia Walsh-Peelo (Conor), Lucy Boynton (Raphina) ou Jack Reynor (Brendan), un casting plutôt frais donc, avec peu de têtes connues.

Dans le Dublin pauvre des années 80 (pas très loin des Commitments donc), nous suivons la vie de Conor, un jeune homme de 15 ans dont la famille se disloque et a des problèmes financiers. Le voilà transférer dans un établissement catholique très stricte. Devant le bahut, il fait la rencontre de Raphina et dans un élan de confiance invente un groupe pour tenter de la séduire. Loin de se démonter, la formation naît sous nos yeux.

Sing Street (2016) n’est pas un film réaliste mais une ode à la rêverie et la fantaisie. Le groupe devient rapidement très bon et écrit trop bien pour son âge. Il n’y pas de volonté d’être naturaliste mais au contraire de décrire l’échappatoire que construit Conor pour fuir un quotidien difficile (ses parents qui divorce, la dureté de l’établissement, les brutes etc.). Une fois ce prémisse accepté, Sing Street (2016) émerveille.

La musique est un point fort du film. Se déroulant dans les années 80, l’environnement sonore est soigné (Motörhead, The Jam, Joe Jackson etc.) mais le film va au delà d’une belle sélection de classiques. Les compositions originales de Sing Street (2016) sont superbes ! Le soin apporté, à évoquer des titres de l’époque, me fait penser au travail d’Adam Schlesinger sur Le Come-Back (2007) ou That Things You Do (1996). Nous devons cette prouesse à Gary Clark (du groupe sophisti-pop Danny Wilson) aidé des musiciens de Relish ainsi que Zamo Riffman, Graham Henderson et John Carney lui même. Le groupe fictif s’inspire, selon les morceaux, de Duran Duran, Spandau Ballet, The Cure ou Hall & Oates. Il y a même un excellent morceau (Girls), hommage à XTC et Elvis Costello ! Au delà d’être excellentes, ces compositions accompagnent parfaitement l’intrigue sans non plus la phagocyter ou casser le rythme. Petit détail amusant: les coupes de cheveux de Conor évolue au gré de ses découvertes musicales.

Sing Street (2016) est une œuvre délicate faite par un vrai amateur de musique. Cela se sent tout de suite: fin, intelligent, émouvant, le film plaira aux amateurs de new wave (et de musique 80s) mais aussi à tous celles et ceux qui ont envie de réenchanter le monde. Vraiment un très très chouette film, sans prétention mais très bien amené.

note personnelle: 4,5/5

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