CINEMA: « True Lies » (1994) de James Cameron

Si le poptimisme a rebattu les cartes dans la musique, la cinéphilie a aussi beaucoup changé depuis les années 90, à l’époque de la sortie de True Lies (1994) de James Cameron. Dans un registre un peu différent de la série Die Hard, ce film mêle habilement action et comédie, il est un remake (éloigné) de La Totale ! du Français Claude Zidi.

True Lies ne se destine pas à la frange puriste mais à toutes celles et ceux qui aiment un cinéma divertissant et généreux. L’œuvre offre un grand spectacle et en met plein les mirettes. il faut dire que derrière la caméra nous retrouvons James Cameron, un grand réalisateur, de ceux capables de divertir sans prendre les spectateurs pour des idiots. Le Nordaméricain est évidemment surtout connu pour les Terminator, Avatar, Titanic, Abyss, Point Break ou encore Aliens (le deuxième de la série).

Si True Lies est dans un registre assez différent des autres réalisations de l’intéressé avec ses éléments de comédie, on y retrouve quelques figures appréciés de Cameron, à commencer par le colossal Arnold Schwarzenegger ou le regretté Bill Paxton (dans un rôle très drôle). L’immense Jamie Lee Curtis, Tom Arnold ou Tia Carrere (croisée dans Wayne’s World) complètent parfaitement le casting.

Dans les années 80/90, Scharzy est une immense star. Avec le recul c’est complètement justifié ! L’ancien culturiste a certes une voix un peu mécanique en anglais (magnifiquement doublé en France par Daniel Beretta) mais il a énormément de prestance et charisme. S’il est associé au film d’action et SF (Predator, Terminator, Total Recall etc.), il n’hésite pas à s’aventurer dans un registre plus comique, notamment dans des films tels que Junior (1994, Ivan Reitman) ou La Course au Jouet (1996, Brian Levant). True Lies, comme Last Action Hero (1993, John McTiernan) mélangent les registres, associant action à comédie (True Lies) ou hommage au cinéma (Last Action Hero).

Film des années 90 avec la star autrichienne à l’affiche et James Cameron à la réalisation: les conditions parfaites pour un succès au box office. Le film sera d’ailleurs bénéficiaire ! Et à raison, True Lies est vraiment un plaisir à regarder. Plus de deux heures mais on ne s’ennuie pas un instant. La première scène imagine Schwarzenegger en James Bond plus vrai que nature ! La course de ski convoque notamment L’espion qui m’aimait (1977) !

Si l’histoire de départ est archi-classique (des terroristes qui s’emparent d’ogives nucléaires d’ex-URSS), Jamie Lee Curtis vient troubler cette mécanique et apporter le twist qui rend le film si efficace (elle devient à son tour agent secret) ! Cette idée vient du film français originale (La Totale) mais est ici magnifiée car parfaitement imbriquée avec le film d’action. Ces scènes sont vraiment réussies. Elles sont lisibles et dynamiques, un beau travail soigné. James Cameron ne recule devant aucune fantaisie. Le final est complètement débridé et jouissif. C’est comme assisté au bouquet final d’un feu d’artifice ! Les effets spéciaux tiennent globalement très bien la route.

True Lies est un monument des années 90. Il semble parfois appartenir à une autre époque. Ici le spectateur n’est ni moqué, ni pris pour un idiot. Comme je le disais plus haut: True Lies est un film généreux. Cela fait énormément de bien quand on sort d’œuvres plus arides. Du fun, du divertissement mais fait avec goût et énormément de maîtrise.

note personnelle: 4,5/5