PRATIQUE: Comprendre une table de mixage

Vous avez acquis une première platine vinyle, vous réfléchissez à une deuxième et les relier via une table de mixage ? Vous vous êtes chauffé pour passer des disques dans votre rade favoris mais avez jamais approché une table de mixage ?

Voici quelques principes de fonctionnement basiques et commun à la plupart des tables de mixage qui vous aideront à comprendre la bête et vous en sortir.

1 – à quoi sert une table de mixage ?

Une table de mixage pour djs sert à mixer différentes sources vers une seule. Vous branchez vos platines vinyles ou autre (platines CD, contrôleur MP3 etc.) et ensuite vous pouvez, grâce aux différents faders, faire sortir la source que vous voulez ou plusieurs en même temps ! Bref le fonctionnement est assez similaire au table de mixage classiques mais a été simplifié et épuré pour être le plus pratique possible en contexte. Certains éléments (la pré-écoute, le crossfader) sont donc très spécifiques à ce type de table de mixage.

2 – les sources

Une table de mixage a différentes sources, les deux grands classiques sont line et phono. La prise phono s’accompagne d’une terre (ou ground en anglais). C’est ici d’ailleurs le cas, remarquez à droite de la photo la mention GND. Sans rentrer dans les détails sur l’origine du phénomène: la terre permet de neutraliser des problèmes de différentiel électrique et donc d’éviter de très désagréablement bourdonnements électriques (plus d’informations ici). Comme vous pouvez aussi le constater, le format le plus courant est en RCA. Si vous souhaitez brancher un câble mini-jack, la solution la plus simple consiste à se procurer un câble RCA vers mini-jack (de ce genre là par exemple).

On relie la platine vinyle en phono et tout le reste en line. C’est très important de respecter cela car le volume en phono est beaucoup plus faible; une platine (CD par exemple) en line va faire saturer le préampli et offrir un rendu confus et inintelligible. Attention: certaines platines vinyles sortent en line car ont des préamplis phono intégrés, pensez à ça en branchant les différentes sources ! Une fois les branchements effectués, il suffit de sélectionner les bonnes sources sur la façade de la table de mixage. Pensez aussi à bien répartir les sources. Par exemple ma table de mixage a quatre canaux (channel en anglais) mes sources sont réparties sur trois d’entre eux.

3 – le fonctionnement général d’une voie

Une table de mixage comporte un certain nombre de voies (ou canaux/channel), à minima deux pour pouvoir mixer ! Ces voies sont presque toujours constituées d’un sélecteur, un gain, un equalizer, une pré-écoute et un fader de volume.

Le sélecteur sert à choisir la source que l’on veut utiliser. Le choix de base sera entre phono et line mais certaines tables de mixage permettent de choisir entre plusieurs sources en line par exemple.

Le gain permet de régler le volume sonore d’entrée de la piste. Selon le type de source que vous utilisez il faut le régler en conséquence. Il faut que la source ne tape pas dans le rouge. Visez le 0 dB sur le petit vumètre en haut. Quand la source est dans le rouge: vous allez saturer et perdre en information/définition. Parfois la table de mixage propose une autre manière de représenter le gain mais vous aurez toujours un moyen de voir et régler. Quand les volumes sonores sont proches d’un disque à l’autre, je laisse le gain tranquille mais si par exemple j’ai des écarts de volumes différents, j’égalise avec le gain le niveau d’entrée. Je fais mes niveaux pendant la pré-écoute du disque (je vais revenir là dessus). Par exemple les 45 tours et les 33 tours ont souvent des niveaux différents.

L’égaliseur (equalizer, EQ) permet lui de modifier la balance entre les aigus (treble) les médiums et les graves (bass). C’est avant tout votre goût personnel qui va guider votre usage de cette fonction. L’idée est en général de mettre tout à midi de régler au fur et à mesure en fonction du soundsystem ou des disques que vous utilisez… Pas la peine en général de mettre le potentiomètre de basse à fond pour donner de la patate, cela se fera au détriment du reste ! Bref il faut rester un peu subtile en général. Pour les djs qui mixent dans le tempo (beatmatching) cela peut être intéressant de couper toutes les fréquences d’une plage du spectre audio… Bref c’est un outil créatif et correctif.

La pré-écoute : juste en dessous vous trouvez un bouton qui se clique et s’allume. Il permet de choisir la ou les sources à pré-écouter au casque. On va y revenir plus en détail !

Le fadeur de volume: si le gain correspond au niveau d’entrée, le fadeur de volume est un des outils pour fixer le volume de sortie. Quand vous mixez, il est ainsi préférable d’utiliser ce fader ou le crossfader afin d’effectuer vos transitions. Le gain sert à faire coïncider le volume des sources en amont. Ce fader est fait pour être manipulé !

4 – la pré-écoute

La pré-écoute est une des grandes spécifités des tables de mixages dédiées aux disc-jockeys. c’est un outil indispensable en contexte pour caler un morceau. Vous pouvez ainsi vérifier qu’il s’agit du morceau que vous souhaitez passer, écouter si le vinyle passe bien, faire votre gain pour que le niveau soit proche du morceau qui est entrain d’être joué etc.

En général la table de mixage vous permet de:

  • choisir la ou les sources à écouter au casque
  • régler le volume du casque (Cue Gain ici)
  • choisir entre la pré-écoute (Cue) et ce qui est diffusé (avec un potentiomètre ici indiqué par Cue Mix)
  • de splitter les oreilles entre la pré-écoute et la diffusion.

À vous de trouver la manière d’utiliser cette fonction. Néanmoins, il est toujours très important de pré-écouter un disque, ne serait-ce que pour régler le gain en amont et vérifier la qualité de la source.

5 – le crossfader

Le crossfader est un autre élément emblématique d’une table de mixage dj. Sur la photo ci-dessus c’est le fader en bas au centre. Si je l’ai désactivé (regardez les potentiomètres Assign sur off pour les deux), beaucoup de djs l’utilisent énormément. Je pense que ça dépend de votre style de mixage. Certains préfèrent les faders de volume (dont moi) et d’autre le crossfader. Cet élément vous permet de passer d’une source à l’autre très rapidement, sans avoir à agir sur les faders de volumes. Si la courbe de réponse peut être modifiables sur certains modèles (dont le mien: CF Slope) le principe reste le suivant: au milieu les deux sources se chevauchent, à l’extrémité vous n’entendez plus qu’un des deux. Bref quand vous souhaitez mixer rapidement deux sources, vous utilisez le crossfader. C’est par exemple indispensable en scratch.

6 – Le Master d’une table de mixage

Finissons ce tour d’horizon d’une table de mixage classique de dj par le master. Pas grand chose à dire dessus. Ne tapez pas dans le rouge ! Encore une fois cela va abîmer votre rendu, qui va sonner étouffé, écrasé et distordu ! Bref on règle le master pour que ça tape autour de zéro, on peut monter un peu au dessus mais jamais dans le rouge. Si le gain règle le volume d’entrée, le fader de master règle lui le volume de sortie. Une fois configuré et bien calibré, on n’y touche plus. La balance permet de déterminer l’équilibre entre les canaux droite et gauche. Certaines tables de mixages (comme la mienne) permettent aussi de sortir du mono ou de la stéréo: ce n’est pas une fonction si anecdotique que ça. Dans certains contextes il est en effet préférable de sortir du mono plutôt que de la stéréo. Par exemple si vous êtes dans un club avec un soundsystem stéréo placé dans l’espace et que votre morceau a des choix de mixage discutables (typiquement la production sixties en album, genre les premiers Beatles !).

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