PRATIQUE: des astuces pour évaluer l’état d’un disque vinyle visuellement

Parfois il est impossible d’écouter un vinyle avant de l’acheter. Vous êtes en brocante ou chez un disquaire malheureusement pas très compréhensif mais il y a ce disque qui vous intéresse. Le case se présente assez souvent et mérite donc que vous développiez des techniques pour vous assurer de ne pas repartir avec un 33 tours inécoutable ! Voici quelques astuces et conseils pour évaluer l’état d’un vinyle visuellement du mieux possible.

évaluer, ce n’est pas la panacée

Il y a toujours des bonnes et des mauvaises surprises: un disque peut sembler en très bon état et mal sonné. C’est la règle du jeu et il faut l’accepter. Si le vinyle a été joué sur du mauvais matériel (important de bien choisir sa platine!), il est possible qu’il y ai beaucoup de bruits de fond et ce, malgré que le précédent propriétaire en ai pris soin.

Reste qu’évaluer l’état d’un disque visuel permet d’éviter de nombreux problèmes et faire un tri assez efficace. Le premier d’entre eux peut sembler anecdotique mais reste un vrai problème: le bon disque dans la bonne pochette. Ce n’est pas rare, en particulier en brocante, de tomber sur un vinyle qui n’a rien à voir avec la pochette. J’ai même un cas encore plus pernicieux: le bon groupe mais pas le bon album ! J’en suis encore un peu contrarié car j’avais déjà l’album en question et qu’il était beaucoup moins rare que celui que je souhaitais (le premier album de Teenage Head pour les curieux et curieuses).

Sortir le disque de la pochette et le regarder

Aussi trivial que cela puisse paraître, c’est important de ne pas mettre ses doigts directement sur les sillons. Généralement nos mains sont grasses et laissent ainsi des dépôts qui vont salir le disque vinyle. De ce fait il y a une petite technique pour sortir un disque quand on veut l’évaluer (ou l’écouter d’ailleurs).

Avec une main (la gauche en générale) tenez délicatement la pochette et faites jouer la gravité. Saisissez le disque vinyle sans mettre les mains sur les sillons. Pour ma part j’utilise la zone entre le pouce et l’index pour maintenir le disque tandis je pose le majeur au niveau du macaron. Ensuite vous pouvez vous saisir du disque entre vos deux paumes, en évitant d’appuyer contre les sillons bien sûr.

Pour regarder un disque, il est important que l’angle de la lumière soit rasant. En gros il faut que la lumière se reflète sur le disque et que vous puissiez bien identifier les détails de près.

Il ne faut pas hésiter à “ausculter” un disque pour l’évaluer. En gros, il faut le manipuler délicatement et avec précaution mais essayer de le tourner dans différentes directions/postions afin d’avoir le meilleur angle.

Sur la photo ci-dessus, le pouce (vers la paume) maintient le disque de Technasia d’un coté, tandis que mes autres doigts sont positionnés sur le macaron. Sur la photo qui illustre l’article: notez comment la lumière se reflète dans le disque (très utile pour repérer les détails).

Les défauts les plus courants à surveiller

Le voilage: comme une roue de vélo, un disque vinyle peut être voilé. En gros il ne va pas être parfaitement plat. Ce n’est pas nécessairement grave. Certains disques légèrement voilés peuvent très bien passer. Cependant un disque trop voilé va: avoir des problèmes de constance de tonalité (le pleurage) et d’autre part s’user prématurément à certains endroits (très agaçant). Pour évaluer si un disque est voilé: poser l’album à plat sur la paume.

Les déformations liées à la chaleur: quelque chose que j’ai surtout constaté sur les 45 tours mais important. Il n’est en effet par rare de voir des disques qui ont fondus et sont déformés sur le début des faces. Les disques sont bons à être jetés et cela me semble irrécupérable. Hyper chiant et on peut facilement passer à coté. Pour éviter ce désagrément, je recommande d’inspecter l’ensemble du disque (le sortir complètement de la pochette). Un exemple assez extrême (de mon fait malheureusement) ci-dessous. Je suis triste car ce morceau d’Alan Sorrenti est très cool (j’avais heureusement une copie en plus au cas où).

Les rayures: le classique ultime. Toutes les rayures ne se valent pas cependant. Certaines rayures peuvent même être inaudibles. Souvent les paper scuffs (rayures liées à la remise du disque dans la sous-pochette papier) ne sont pas graves. Ma technique consiste à passer le doigt dessus (oui c’est un peu contradictoire avec mes précédentes recommandations). En général si on sent la rayure alors on l’entend !

La moisissure: un autre classique. En général si vous voyez des décolorations sur le disque, c’est peut être des moisissures. Pas nécessairement irrécupérable mais cela nécessitera un nettoyage intense. Bref à vous de voir si vous êtes un aventurier. Je pense que c’est plus encore un problème pour les pochettes.

La décoloration liée à l’exposition au soleil: très dangereux. Il arrive que les disques aient été stockés à l’exposition du soleil ou de la poussière pendant une longue période. Généralement un bout de face a ainsi été exposée pendant une longue période… C’est souvent audible et difficile à récupérer. Encore une fois la solution consiste à bien inspecter les deux faces du disque et faire attention à ce détail en regardant attentivement les premiers morceaux de chaque face voir s’il y a une zone décolorée (généralement “droite” par rapport au disque). Ci dessous un exemple (heureusement pas dramatique).

La poussière: pas grave, cela se nettoie généralement assez bien. Faire en revanche attention aux autres dépôts, par exemple colle etc. Un disque poussiéreux peut masquer d’autres défauts. Pour un nettoyage optez pour une knosti ou une machine à ultra-sons !

Les vinyles cassés: vraiment rare avec les 33 tours pas si improbables sur les 45 tours. Une bonne observation permet de les éviter (mais ça arrive quand même car ça peut être subtile !). Un autre exemple récent: un 45 tours de Jeanette cassé lors d’un de mes dj sets, heureusement je dois en avoir 5 ou 6 exemplaires en stock (hihi).

La sous pochette plastique a collé/fusionné au vinyle: cela arrive. En général le disque va avoir perdu sa brillance et va être plutôt terne. C’est pas récupérable et donc on ne prend pas ce disque ! D’une manière général un disque qui a perdu son brillant indique de possibles problèmes à l’écoute (bruits de fond etc.).

Les “pocs”: parfois les disques ne sont pas rayés mais ont des pocs. À surveiller.

Le disque “idéal”

Le 33 tours doit avoir gardé son brillant. Il ne doit pas avoir de rayures ou de pocs suspects. Il doit donner l’impression d’avoir été bien traité par son précédent propriétaire. Il faut le regarder dans son intégralité pour voir s’il est droit et n’a pas de déformations suspectes.

Pour les 45 tours je suis un peu plus souple. Le volume est plus fort et donc le format supporte un peu mieux d’avoir été traité avec moins d’égards. C’est d’ailleurs souvent le cas: les 45 tours appartenaient aux jeunes qui les emmenaient aux boums ! Les 33 tours eux restaient souvent à la maison dans la collection. Certains ont cependant certainement de support d’écriture ou pour rouler des clopes !

J’espère que tous ces conseils vous seront utiles. N’hésitez pas à mentionner ici ou sur les réseaux les vôtres.

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