Tour de France de Kraftwerk sort en 1983, la même année que Blue Monday de New Order par exemple. Kraftwerk écrit ce morceau dans l’optique d’un nouvel album. Le projet s’appelle Techno Pop mais ne voit finalement pas le jour. Elle est donc un des rares morceaux du groupe allemand, à ne sortir qu’en format court à ma connaissance.
Comme d’autres chansons de Kraftwerk, Tour de France existe en plusieurs versions. Le groupe allemand a ainsi écrit le texte dans la langue de Goethe pour le marché nationale et en français pour l’international (y compris la France). Comme son nom le suggère, Tour de France est un hommage à la fameuse compétition de cyclisme.
Le morceau explore les sonorités classiques du groupe allemand. La rythmique est assez pète-sec, tandis que les mélodies convoques le compositeur classique allemand Paul Hindemith. La production s’aligne sur celle d’albums comme The Man-Machine (1978) ou Computer World (1981). Les bruits d’essoufflement calés sur la rythmique sont une des singularités les plus élégantes du titre. Cette astuce inspirera par la suite des groupes proto-techno/electro-funk tels que Cybotron.
Bien que sorti dans une période calme pour le groupe, la chanson est un des grands tubes de Kraftwerk et comporte tout ce que nous aimons chez la formation allemande. Kraftwerk réaffirme en effet son attachement à une certaine idée de l’Europe à travers l’un de ses événements sportifs les plus emblématiques. Le texte tranche par son optimisme et sa fascination pour ce sport dont le groupe est amateur.
En face B de ce pressage de 1983, la simplicité est de mise. Tour de France se délivre de ses voix. Sur les pressages sortis l’année suivante, le morceau est légèrement retouché et se voit accompagner d’un remix de François Kevorkian, une légende américaine de la dance music.
Quelque soit la version, Tour de France est un classique qui n’a pas pris une ride et reste une petite merveille de composition et d’idées d’arrangements. Kraftwerk y dévoile toute l’étendue de leurs talents en trois minutes !
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