Début des années 2000: cela ne nous rajeunit pas ! Melody AM (2001) de Röyksopp a été un énorme carton à l’époque, probablement le pinacle de l’excellent label Wall of Sound mais aussi un énorme projecteur sur la scène norvégienne. Remind Me représente tout cela et plus encore car on va surtout parler des remixes de ce maxi 45 tours !
Wall of Sound fait parti des labels qui ont compté pour moi à la fin des années 90, début des années 2000. Je me suis pris la vague big beat en pleine pomme. Si Fatboy Slim fut le cheval de Troie, Chemical Brothers, Propellerheads ou The Wiseguys firent rapidement partis de mes artistes préférés. Ces deux derniers font partie de l’écurie Wall of Sound. J’ai réécouté The Antidote (1998) récemment et j’aime toujours autant ce disque !
Au delà du big beat, le label fondé par Mark Jones alignait un beau line up. En plus de Röyksopp ou The Wiseguys, le label pouvait compter sur Les Rythmes Digitales, le projet de Jacques Lu Cont (Stuart Price). En 1999, Darkdancer fut une grosse claque et comme pour The Antidote cela reste un de mes albums favoris de cette période. Bref avec mon frère, on cherchait sur Audiogalaxy et ailleurs les mixes ou les remixes signés par LRD. De Beck en passant par Cassius ou Felix Da Housecat cela ne manquaient pas ! On a aussi poncé son mix pour la série FabricLive sorti en 2003.
Cette sélection nous a aiguillé sur pas mal de recommandations: Tom Tom Club, Steve Miller Band ou Chicken Lips ! Parmi les temps forts du mix l’enchaînement entre le remix de Remind Me de Röyksopp par Ernest Saint Laurent et Also Sprach Zarathustra de Strauss. Le Français Ernest Saint Laurent aurait certainement mérité plus de reconnaissance. À la fin des années 90 et au début des années 2000 il publie des maxis chez Yellow et sort notamment (sur Fluid System) son classique Clumsy Lobster. Il participe aussi en 2002 à la première compilation Kitsuné (Kitsuné Love) au coté d’Alan Braxe et Fred Falke, DJ Gregory ou Lacquer.
Le remix de Röyksopp par Ernest Saint Laurent est une petite merveille. Ce n’est pas trop surprenant que Stuart Price l’ait sélectionné dans son mix pour le club Fabric. S’il est assez clubby il a un truc très pop et onirique. Après quelques mesures de beat, le morceau s’ouvre sur un arpège flottant comme un nuage, des notes de synthétiseurs s’ajoutent délicatement. Et là le François envoie la sauce. C’est jubilatoire ! Le titre passe ainsi aussi bien en contexte club qu’écoute domestique (comme le suggère d’ailleurs un commentateur sur discogs !).
Les deux autres mixes sont également excellents. Le Britannique Tom Middleton (Jedi Knights) assure le taff pour le club avec un remix house musclé et planant (ce qu’on appelait de la progressive house ?) tandis que l’Anglaise Someone’s Else pousse le curseur du coté de la synth-pop avec un coté Kraftwerk assez réussi. Ce dernier remix met particulièrement en valeur la voix d’Erlend Øye. S’il reprend quelques codes de l’original de Röyksopp (plus downtempo et expérimental), je le trouve aussi plus efficace et catchy. Elle a un coté electroclash pas désagréable du tout ! À placer entre un Ladytron et un Fischerspooner.