Average White Band dispute certainement à Teenage Fanclub le titre du groupe écossais le plus américain. Le groupe ne naît cependant pas à Edinburgh ou Glasgow mais à Londres à un concert de Traffic. Se fréquentant en Ecosse et ayant déjà joué ensemble là bas, les musiciens se croisent par hasard à cette soirée. Par la suite, ils se mettent à jammer ensemble et voilà Average White Band !
Le groupe sort un premier album en 1973 chez MCA: Show Your Hand, réédité ultérieurement (avec une plus belle pochette) sous le nom Put It Where You Want It. S’ils n’obtiennent qu’un très modeste succès, une date avec Clapton change leur destin. En effet, le manager du guitariste, Bruce McCaskill, accepte de les représenter. Il emprunte de l’argent et amène Average White Band aux Etats Unis faire la tournée des popotes.
Bien lui en a pris ! Le mythique label Atlantic signe le groupe écossais et l’envoie en studio avec Arif Mardin. Ce dernier est une véritable légende la production. D’origine turque, Arif Mardin a travaillé avec Chaka Khan, Aretha Franklin, Hall & Oates, Donny Hathaway ou Carly Simon ! C’est une combinaison gagnante: AWB sort en 1974 et devient numéro un des charts américains l’année suivante.
La performance n’est pas mince, imaginez vous le truc: six blancs écossais qui font du funk, numéro un au pays qui a créé cette musique. Cependant, les membres d’Average White Band n’étaient pas tout à fait des débutants non plus. Plusieurs d’entre eux ont ainsi roulé leurs bosses dans des groupes beat, prog ou psyché, parfois auteurs que de quelques quarante-cinq tours: Forever More, The Scots of St James, Hopscotch, The Primitives, Dream Police, ou encore Mogul Thrash.
Sur AWB le groupe se compose ainsi d’Alan Gorrie (chant et basse), Hamish Stewart (chant et guitare), Roger Ball (clavier et saxophone baryton), Onnie McIntyre (guitare), Malcolm Duncan (saxophone ténor) et Robbie McIntosh (batterie et percussions). Les deux chanteurs constituent une des marques de fabrique d’Average White Band: Alan Gorrie et Hamish Stewart prennent souvent le relai l’un de l’autre dans le même morceau, donnant une couleur particulière aux chansons.
Paradoxalement, la carrière d’Average White Band décolle grâce à un hit instrumental: le classique et funky Pick Up The Pieces. La formation écossaise y démontre ses qualités en tant que groupe, tout ce beau monde joue à la perfection ensemble. AWB oscille par ailleurs entre funk et soul avec une excellente qualité d’écriture générale. Le groupe écrit l’ensemble de son répertoire, à l’exception d’une reprise, fantastique, de Work To Do, des Isley Brothers.
Sur Got The Love, Average White Band déroule un groove nonchalant et enchanteur avec un pont à tomber par terre. Person To Person démontre que le groupe écossais maitrise son sujet; il sait faire sacrément bien du funk ! À l’image de Just Wanna Love You Tonight, la face B démarre tranquillement. Les Ecossais y explorent des tempi plus alanguis. La danse reprend cependant le dessus sur les deux derniers morceaux. I Just Can’t Give You Up a un coté soul presque classique très plaisant. Signé de la main d’Hamish Stuart, il en assure aussi le lead vocal. Il passe le relai à son camarade Alan Gorrie sur l’excellente There’s Always Someone Waiting plus sombre et bluesy.
En 10 titres, Average White Band fait preuve d’une très belle maîtrise sur ce deuxième album, première pierre d’un succès qui ne dégonflera pas dans les années 70. En plus d’une excellente technique instrumentale, le groupe a pour lui d’avoir d’excellents songwriters en son sein. AWB est un classique à avoir dans sa discothèque si vous aimez la soul 70s, le versant plus “pop” du funk, le yacht rock ou l’AOR.
Note personnelle: 4,5/5
5 thoughts on “ALBUM: Average White band “AWB” (Atlantic, 1974)”