Comme New Town Dream (2024) des Neutrals l’année dernière, certains albums nous reconnectent avec des esthétiques qui nous sont chères. C’est le cas du premier album d’Autocamper, publié en juillet 2025, conjointement par deux labels anglosaxons: les Américains de Slumberland (Pains of Being Pure at Heart, Allo Darlin’, Big Troubles, Veronica Falls etc.) et les Anglais de Safe Suburban Home (Dignan Porch).
Derrière cette pochette assez ratée, nous retrouvons un jeune groupe de Manchester composé d’Arthur “Junior” Robinson, Harry Williams, Jack Harkins et Niam Purtill. Depuis 2023, le groupe sort régulièrement des EPs en K7 mais Autocamper est leur premier album (et première sortie vinyle).
Sur sa page bandcamp, Autocamper revendique faire simplement de la pop et non de la twee ou de la pop anorak. Pourtant ce premier album se situe complètement dans cette scène indie-pop inspirée de la C86. Le groupe s’inscrit dans un héritage allant des Pastels aux Wedding Present. Les jeunes musiciens propose une pop vibrante, mélodique mais jamais guimauve. Les guitares grattent le fond de la gorge, les orgues sont cheesy comme sur les bons disques sixties ! La voix principale (Arthur Robinson ?) est rêche tandis que Niam Purtill apportent des harmonies très réussies. J’adore cette configuration (des voix masculines et féminines s’entremêlant) que l’on trouve aussi chez les Pains of Being Pure at Heart.
Autocamper ne réinvente pas la roue mais l’ensemble est cependant réjouissant. Il y a toujours quelque chose qui me touche toujours dans de bonnes chansons pop, jouées avec enthousiasme et passion. L’ensemble a fière allure. On est saisit par l’énergie de Foxes ou Proper par exemple. La face B est excellente et ne souffre d’aucun temps mort. Elle se conclue sur l’excellente Street View qui a des petites réminiscences de Mazzy Star. Again s’autorise une guitare jangly que ne renierait pas les Byrds ou Rain Parade.
Autocamper est un album humble mais une œuvre de jeunes gens investis et passionnés. Cette sincérité ne peut que nous toucher et raviver notre flamme pour cette musique. L’espoir peut ainsi surgir d’une pochette moche ! Par certains aspects ce premier album me rappelle celui de Marcel Wave l’année dernière: les deux formations britanniques offrent des disques à la fois connotés mais personnels. Le fond offre le petit twist à une forme classique (mais si plaisante). Ce premier album d’Autocamper est une des jolies surprises de ce milieu d’année 2025 et ravira toutes celles et ceux qui aiment les mélodies jouées avec les trippes.
note personnelle: 4/5







