Parmi les sorties de cette première moitié d’année 2025, réservons une place de choix à l’excellent Cotton Crown, deuxième album des Gallois The Tubs. Publié par le label de Chicago Trouble In Mind (Klaus Johann Grobe, En Attendant Ana, Chook Race, The Resonars etc.), le 7 mars dernier, cet album offre une plongée réjouissante et personnelle dans la jangle pop et l’indie-pop.
Formé à Cardiff en 2018, The Tubs se compose actuellement de Taylor Stewart, Max Warren, Owen Williams et Dan Lucas (qui vient d’entrer dans le groupe à la place de George Nicholls). La formation est en partie née des cendres des excellents Joanna Gruesome. Après deux 45 tours, le groupe sort Dead Meat, son premier album, en 2023. Deux ans plus tard, The Tubs reviennent avec le court et percutant Cotton Crown.
En neuf chansons et moins de 30 minutes, les Gallois ne prennent pas de détours inutiles. Dès The Thing Is, The Tubs marque sa différence. La voix très particulière d’Owen Williams peut autant séduire qu’éloigner. Certains la compare, par exemple, à Richard Thompson (Fairport Convention). Après cette introduction clivante (peut être le morceau que j’aime le moins de l’album), Freak Mode offre un réjouissant tube indie. La voix, plus mélodieuse, apporte chaleur et humanité à cette composition frénétique, éclairée de jolies guitares. The Tubs rayonnent dans ce registre. Les arpèges de Narcissist renvoie aux Smiths (et plus généralement à ce son 80s) tandis que Chain Reaction aurait sa place sur un album des Any Trouble ou Joe Jackson. One More Day est un autre hymne nerveux, balancé avec la morgue des outsiders, suivi par l’excellente Fair Enough. L’album se conclue sur la très réussie Strange, encore un bonheur au niveau des guitares (jangly / folk-rock).
Cotton Crown des Tubs est un des plus beaux disques indie-pop récents. Un gros coup de cœur. Ce disque a du chien, un charme fou. L’écriture est à la fois très lisible mais délicate. The Tubs y naviguent avec aisance, quelque part entre folk (un coté presque celtique), indie-pop (option guitares carillonnantes) et powerpop (l’énergie et l’évidence des mélodies). Si la recette est classique, The Tubs y mettent beaucoup d’âme et de passion. Cotton Crown fait du bien, il nous rappelle les évidences: ce qui nous fait aimer et défendre cette musique. Merci à The Tubs pour ça !
note personnelle: 4,5/5