ALBUM: Chic “C’est Chic” (Atlantic, 1978)

C’est Chic est peut être un des plus grands albums de musique noire de la fin des années 70 et de la disco. Le deuxième long-jeu de Chic marque en effet les esprits et influence durablement les courants musicaux issus du funk.

Derrière Chic, un duo de génie: Bernard Edwards et Nile Rodgers. Le premier écrit des lignes de basse mémorable, son influence est perceptible jusqu’aux tubes de la french touch comme Intro d’Alan Braxe et Fred Falke. Le deuxième est un guitariste au son inimitable. À la manière de Steve Cropper dans les années 60 chez Stax, Nile Rodgers va créer son propre style. Lui aussi fera le bonheur des Français et sera appelé par les Daft Punk sur RAM. Ensemble le duo marque la musique pop de la fin des années 70.

Que ce soit à travers Chic et Sister Sledge ou leurs productions pour d’autres (Carly Simon, Bowie, Sheila, Diana Ross…), ils sont des véritables Midas de la musique pop. Sur les cimes du monde, tout ce que le duo touche se transforme en or. Dans Chic, la paire est épaulée par Tony Thompson à la batterie et plusieurs chanteuses telles qu’Alfa Anderson ou Diva Gray.

Ce succès est particulièrement saillant sur C’est Chic. Après un premier disque l’année précédente, marqué par le succès underground de titres comme Dance Dance Dance ou Everybody Dance, le groupe est attendu au tournant. Le duo ne déçoit pas et sort le grand jeu. C’est particulièrement manifeste sur Le Freak , tube interplanétaire qui porte l’album. La chanson porte le sceau du duo Edwards/Rodgers. Comme souvent avec Chic, le morceau démarre sur le refrain plutôt que le couplet. De ce triste évènement (les deux musiciens se font rembarrer du Studio 54 au nouvel an), le duo tire un hymne club intemporel.

Le reste de l’album témoigne aussi du talent des musiciens new-yorkais. I want Your Love , l’autre single de l’album, est une merveille étirée sur plus de six minutes. Le format autorise ainsi de long passages instrumentaux afin de perdre les danseurs dans une nébuleuse de volupté et d’abandon. C’est Chic brille aussi par la qualité générale de compositions. Des morceaux comme Happy Man ou Sometimes You Win rivalisent avec les tubes plus connus.

De Chic Cheer (introduction) à (Funny) Bone (conclusion) Bernard Edwards et Nile Rodgers dégainent une machine à danser parfaitement en place, précise et super groovy. L’interaction entre tous les musiciens coupe le souffle. Savoir Faire est peut être la seule fausse note de l’ensemble: il est difficile de voir où veut en venir ce morceau instrumental.

L’album reste, quarante-cinq ans après sa sortie, un des zéniths artistiques de la disco. Il y a quelque chose de magique à voir des musiciens jouer si bien ensemble. Ce plaisir organique jaillit de C’est Chic à chaque instant. À vous d’entrer dans la danse avec Chic !

note personnelle: 4,5/5

PS: le premier pressage européen de l’album se nomme Très Chic et remplace la couverture originale par une photo de mannequins assez générique. Le tracklisting est également légèrement modifié en incluant les singles du premier album en plus des 8 titres de ce deuxième album.

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