ALBUM: Lucas Arruda “Ominira” (Favorite, 2024)

Ominira est le quatrième album du musicien brésilien Lucas Arruda. Après plusieurs expériences en groupes (Aurora Gordon, Du Black), repéré par le label français Favorite (que nous mentionnions ici même récemment), le multi-instrumentiste développe une discographie très qualitative depuis dix ans, démarrée avec Sambadi (2013). Omina fait ainsi suite à l’excellent Onda Nova publié en 2019. Ces cinq années n’ont pas bousculé l’inspiration du jeune quarantenaire.

En un peu moins de quarante minutes, Lucas Arruda élabore une musique ambitieuse et élégante. Influencé par le jazz-funk, la MPB, le smooth-jazz, le soft rock ou l’AOR, le musicien donne vie à des mélodies ondoyantes servies par des arrangements de classe internationale. Enregistré avec l’aide de ses camarade Italo Vinicius (batterie), son frère Thiago Arruda (guitare, croisé chez Ed Motta également) , le saxophoniste Roger Rocha, ainsi que les chanteurs Andre Motta et Flavia K, Ominira est une invitation à voyager, sans se presser.

Dès Chant & Dance , Lucas Arruda dresse un paysage chatoyant de percussions traditionnelles et synthétiseurs analogiques. Avec The Bravest Heart, le Brésilien lance le navire de la plus belle des manières. Ce morceau instrumental dodeline gracieusement. Sa ligne de basse charpentée contraste avec des notes légères de Rhodes et des cocottes de guitares. Lucas Arruda se décide enfin à chanter sur la très belle Novos Planos et ses accents samba. Outras Dimensões baisse encore un peu le tempo et se niche dans un cocon langoureux. La face A se conclue avec la très rythmée Abraço Pro Ed (Motta ?)qui aurait eu sa place sur un album de Flora Purim. Trois des quatre morceaux de la face B sont également instrumentaux. The Mountain évoque la reprise de Casa Forte par Opa dans son jazz-fusion matiné d’influences latines quand le morceau titre Ominira déroule une ambiance un peu plus funky et boogie à quelques encablures de Patrice Rushen. Enfin l’album se conclue sur la charmante Projeções.

En neuf morceau, Lucas Arruda propose un très joli disque, parfait pour accompagner la saison estivale. La face A est parfaitement équilibrée tandis que la B aurait certainement mérité un titre chanté en plus pour amener un peu plus de dynamique et variété. Ominira ne déçoit cependant pas. Album aussi soigné (la production impeccable) que délicat, il confirme la place de choix de Lucas Arruda dans la scène AOR/yacht rock/jazz fusion.

note personnelle: 4/5