ALBUM: Marbled Eye “Read The Air” (Digital Regress/Summer Shade, 2024)

Six ans après leur dernier album, le groupe californien Marbled Eye revient en 2024 avec Read The Air. Originaire d’Oakland, la formation américaine se compose de Chris Natividad (également dans Public Interest), Michael Lucero, Ronnie Portugal et Alex Shen (Unity, Meat Market).

En 2016, Marbled Eye sort une excellente K7, publiée en France par le label Gone With The Weed (Marauder, Police Control, Ray Jane, À Trois sur la Plage etc.). Considérée par le groupe comme une démo, cet EP propose pourtant un post-punk abouti et rageur. La K7 pose ainsi les bases d’une solide discographie. Celle-ci se poursuit en 2018 avec un réussi premier album. Leisure, publié conjointement par Digital Regress et Erste Theke Tonträger, enfonce le clou. Le groupe ne s’est pas calmé et explore toujours les recoins les plus sombres de notre imaginaire. Après une longue absence les voilà enfin de retour !

Le temps n’a pas eu prise sur la musique de Marbled Eye tant Read The Air (toujours chez Digital Regress, avec Summer Shade) continue le travail de sape post-punk effectué par les précédentes livraisons de la formation. Marbled Eye maîtrise ainsi toujours aussi bien les climats oppressants, les mélodies sinistres et les guitares perçantes. L’album est compact comme un bloc de béton balancé à la gueule. Leur musique évoque ainsi parfois Eddy Current Suppression Ring ou une version plus pesante de Rank / Xerox.

Si Read The Air est un album maîtrisé et réussi, il lui manque cependant une pointe de folie. Il serait tellement jubilatoire que la machine déraille, Marbled Eye hors de sa zone de confort. Sur la longueur l’album est en effet un peu monotone, l’impression de passer à l’essoreuse. Cela peut-être certes une ambition du groupe mais frustrant après une si longue absence. Le groupe pratique la même musique qu’il y a six ans. Que les amateurs de post-punk ne s’y trompent pourtant pas: Marbled Eye est une très belle formation dans le genre et Read The Air en confirme, encore une fois, les évidentes dispositions.

note personnelle: 3,5/5