Formé en 1963, le groupe britannique The Pretty Things pratique une musique sale, sauvage et vicieuse. Inspiré des pionniers dont ils tirent leur nom (une chanson de Bo Diddley), ils portent le blues américain dans d’autres contrées, plus urbaines et jeunes, comme leurs camarades anglais des Rolling Stones ou des Bluesbreakers de John Mayall. Le line-up évolue régulièrement mais Phil May (chant) et Dick Taylor (guitare) en sont clairement l’âme et l’essence (à brûler).
Sorti en 1966, Come See Me , un classique du groupe, se fraie un chemin jusqu’à une modeste 46e place des charts anglais de l’époque. Si la A est une reprise, le groupe compose lui même £SD en face B, une référence évident à la drogue du même nom ! Absent des albums, ce single 45 tours s’intercale à un moment charnière du groupe. Après deux albums dans une veine brit-r&b enlevé mais assez classique, le groupe se mue en monstre psychédélique de premier ordre, signant notamment le classique SF Sorrow en 1968, un des premiers concept albums de tous les temps. Ce 45 tours, bien qu’appartenant à la première catégorie, évoque les prémisses de la seconde phase du groupe. Les Pretty Things écrivent toujours plus de morceaux (comme la face B) et s’intéressent à ce qui se passent autour d’eux. Epaulés par le producteur Glyn Johns (Johnny, Small Faces, Easybeats, Who etc.), ils donnent en tout cas le meilleur d’eux même sur ces deux titres. L’ensemble forme ainsi une pure tranche de musique beat, aussi violente et frénétique que les meilleurs morceaux garage-rock nord américain. À n’en pas douter les Pretty Things font parti de ces groupes maudits qui n’ont pas eu le succès qu’ils méritaient ! En tout cas, il n’est pas trop tard pour mettre sur la platine des tubes comme ce Come See Me ou encore Rosalyn, Buzz The Jerk et Don’t Bring Me Down ! Avant le décès de Phil May, le groupe tournait encore et avait fier allure. ils avaient notamment fait une date mémorable au Trabendo en 2009 avec les Carpet Sellers et les Revellions.
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