45 TOURS: Steve Harvey “Something Special” (London Recordings, 1983)

Troisième étape de notre semaine brit-funk avec l’un des rares singles, sous son propre nom, du musicien écossais Steve Harvey. Faut-il considérer la brit-funk comme étant un courant/une scène avec un son spécifique ou toutes les productions britanniques d’une certaine période ?

Something Special de Steve Harvey s’éloigne en effet des fondamentaux brit-funk: à la production organique et jazzy des confrères (Freeez, Central Line, Surface Noise, Incognito etc.), le musicien écossais préfère regarder du coté du boogie nord-américain ou de la post-disco italienne. Ce quarante-cinq tours doit en effet plus à D-Train ou Kashif qu’à Heatwave et Rod Temperton.

Something Special dénote ainsi par son approche électronique et épurée. Le morceau a tout d’un classique pour les clubs. Faire sérieusement gigoter une piste de dance est un talent que tout le monde n’a pas ! Steve Harvey embrasse le son de l’époque avec ferveur. La ligne de basse de Something Special inspirera d’ailleurs Sharon Redd un an plus tard sur la chanson Love How You Fell.

La même année, Steve Harvey sort un autre single (Tonight) mais se fait plus discret pendant le reste de la décennie. Le musicien écossais préfère en effet le rôle de producteur à celui d’artiste. Après avoir démarrer à Aberdeen dans l’orchestre dans son père, il s’installe à Londres. Après ses singles il travaille avec les groupes Total Contrast ou The Adventures. Il part ensuite à Los Angeles et travaille sur des albums de La Toya Jackson ou de The Commodores.

Something Special reste un excellent morceau quarante ans plus tard. Il s’inscrit dans une veine brit-funk plus proche d’Imagination ou Loose Ends et démontre que les Britanniques (et ici un Ecossais donc) sont capables d’aller sur le terrain des Américains ou des Italiens et proposer la même qualité/efficacité.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *