45 TOURS: Vicio Latino “¿Sabes Que Hora Es?” (EPIC, 1984)

Débat: une production espagnole (ou française) peut elle être considérée comme de l’italo-disco ? Cette question rejoint celle de mon papier sur les genres musicaux ! Doit-on considérer l’italo-disco de manière stricte, en la limitant en terme de période (les années 80), lieu (l’Italie) et de son (électronique) ? Chacun se fera je pense sa propre opinion et interprétation. Certaines productions européennes ou canadiennes ont pourtant beaucoup à voir stylistiquement avec les chansons arrangées en Italie. En France, comment ne pas citer Tropique de Muriel Dacq et certains succès de Magazine 60 (Rendez Vous sur la Costa Del Sol ou Don Quichotte)? Nous amis belges de Kazino qui reprennent un tube italo font-ils eux même de l’italo-disco ?

Peut-être que le terme d’euro-disco s’applique mieux alors ! Quoi qu’il ne s’agit pas non plus de disco à la Abba, Peter Jacques Band, Baccara ou Ottawan. En Espagne quelques producteurs et chanteurs s’inscrivent dans ce courant italo/synth-pop. Ivan atteint le top 10 en France et en Allemagne avec son magnifique Fotonovella en 1984 tandis que David Lyme nous propose d’aller à Sitges (let’s go to Sitges). Ce dernier est même représentatif du Sabadell Sound, une scène locale catalane inspirée de l’italo.

Vicio Latino, eux, viennent de Séville. Si le nom du producteur Miguel Angel Arenas est souvent avancé, son implication dans le projet semble limité. Derrière Vicio Latino, c’est surtout Pedro Vidal “RT. 1” qui est à l’œuvre ! Ce dernier multiplie les projets et alias dans les années 80/90 (Ministry of Noise, TodoTodo, Tridimensional etc.) et surtout il produit le fameux tube d’Ivan mentionné plus haut ! Vicio Latino ne sort en tout cas que deux 45 tours, une carrière discographique modeste mais les morceaux obtiennent un certain succès commercial.

¿Sabes Que Hora Es? est la face A du deuxième single de Vicio Latino. Le morceau reprend les codes de l’italo-disco et fait beaucoup penser aux productions de Magazine 60 dans son côté rococo et frénétique. J’ai une petite préférence encore pour la face B Horario Disco et sa ligne de basse assez démente. Elle convoque Moroder à la fête. Le tout part un peu dans tous les sens mais fonctionne étrangement très bien. Le tour forme un excellent single et un intéressant témoignage de l’influence de l’italo-disco en dehors des frontières de l’Italie !