Dans les années 80, Giorgio Moroder est un habitué du cinéma. Le producteur italien devient un incontournable des films hollywoodiens. Parmi ses nombreuses productions de l’époque, American Gigolo se démarque surtout par la présence de l’énorme tube Call Me avec Blondie. Que vaut le reste ?
American Gigolo est le troisième film réalisé par Paul Schrader. Avant de passer derrière la caméra, le réalisateur a également écrit plusieurs scénarios de films, notamment Taxi Driver (Scorsese, 1976), Obsession (De Palma, 1976) ou une participation, non créditée, à Rencontres du Troisième Type (Spielberg, 1977). American Gigolo n’est d’ailleurs pas sans rapport avec Taxi Driver: des villes différentes, mais cette même ambiance presque crépusculaire et méditative.
Au début des années 80, Giorgio Moroder a le vent en poupe. S’il est actif et populaire en Europe depuis la fin des années 60, le disco donne un coup de fouet à sa carrière à l’international ! Il trouve en Donna Summer une égérie capable de porter sa disco électronique novatrice. Au début des années 80, il devient très populaire dans le cinéma et collabore à des films comme Midnight Express (1978), Flashdance (1983), L’Histoire Sans Fin (1984) ou Scarface (1983).
Pour American Gigolo, Moroder collabore avec le groupe Blondie. Ensemble ils écrivent la mythique call me. Le titre apparaît d’ailleurs à 4 reprises, le long de ce 33 tours. Les huit minutes de Call Me sont homériques. La version de l’album fait d’avantage ressortir l’apport de Giorgio Moroder. Le morceau tend ainsi d’avantage vers la disco d’I feel love que celle de Heart of Glass. Palm Springs Drive et les deux versions de Night Drive utilisent, très bien, le même thème dans un contexte instrumental et électronique.
Le reste de la BO se partage entre un morceau chanté moyen (Love and Passion) et la musique de Moroder pour le film. Celle-ci est plutôt intéressante (bien qu’un peu chiche) pour les amateurs de musique électronique. La géniale The Apartment en constitue clairement le sommet. Le titre convoque les mélodies en arpèges abstraites de Tangerine Dream mais avec la touche Moroder. La production est sublime, notamment l’usage du phaser sur les cordes synthétique.
Nous regretterons que la bande originale n’est pas fait un peu plus de place au travail à l’image de Moroder mais cette édition vinyle d’American Gigolo reste un album intéressant pour les amateurs de bandes originales et de musique électronique: cela fait déjà pas mal de monde !
Note personnelle: 3,5/5
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