Exceptionnellement, aujourd’hui, nous allons évoquer Fusa Riot (1999) de Bobby Hughes Experience, un disque que je ne possède qu’en CD. Le vinyle s’échange dans les 30 euros sur discogs et aucune copie n’est actuellement disponible à ce prix là. Je n’ai que de vagues souvenirs sur le contexte d’achat. J’avais trouvé le disque à la FNAC de Barcelone, mais pourquoi je l’avais pris ? Bien sûr à cause du label (Ultimate Dilemma) mais il y avait-il eu d’autres raisons comme une chronique dans Trax ou un morceau quelque part sur un sampler ?
Ultimate Dilemma est un des labels que j’avais identifié dans ma période big beat. Au coté de Wall of Sound (The Wiseguys, Les Rythmes Digitales, Propellerheads), Skint (Fatboy Slim) ou Bolshi (Rasmus), cette structure anglaise proposait des artistes tels que les Runaways UK et surtout Jadell dont le Gentleman of Leisure de 1999 reste une des pépites méconnues de cette période. Je me suis probablement intéressé au groupe norvégien Bobby Hughes Experience par ce biais !
Derrière le Bobby Hughes Experience nous retrouvons le producteur Espen Horne, récemment revenu sur le devant de la scène. Il est accompagné de nombreux musiciens, notamment l’excellent Rodrigo Lopez (Hammond/Fender Rhodes) mais aussi Jorund Fluge Samuelson (flûte), Erik Holm (batterie/percussions) ou Asbjorn Sundal (percussions). Tout ce beau monde enregistre un très bon album nu jazz/downtempo, un pied dans le passé (le son soul-jazz/jazz-funk de Jimmy Smith, Walter Wanderley ou Herbie Mann) et l’autre dans le présent (des programmations, des samples). En effet, Fusa Riot s’inscrit dans ces tentatives de fusion entre jazz et électronique chères à St Germain, Jazzanova, Koop, Trüby Trio ou The Cinematic Orchestra. Certains titres du Bobby Hughes Experience auraient certainement eu leur place sur l’excellent cd mixé DJ-Kicks de Thievery Corporation !
25 ans plus tard, Fusa Riot reste un album enthousiaste et très agréable à écouter. Son style est indéniablement inscrit dans la fin des années 90 mais toute personne un peu sensible à ce type de groove devrait largement y trouver son compte. Nous pouvons regretter que l’album soit un peu trop long ou du moins manque légèrement de mouvement dans ses propositions. Reste que la recette fonctionne souvent superbement bien et donne quelques moments d’anthologie. Parmi mes morceaux préférés figurent ainsi The Piper Cherokee, My French Brother, Theme From Skidoo, Sambartica ou Sahara 72.
Si la discographie du Bobby Hughes Experience se limite à cet album et deux EPs (dont un avec deux des meilleurs morceaux du disque), le groupe change de nom et continue sous celui de Bobby Hughes Combination (discogs) pour un album supplémentaire trois ans plus tard, en 2002.
note personnelle: 3,5/5
Leur morceau “Seasons” figure justement sur l’excellente compilation éditée par le label “Eighteenth Street Lounge Music” créé par Rob Garza et Eric Hilton / Thievery Corporation.