Après La Planète des Singes (1968), Le Secret de La Planète des Singes (1970) et Les Evadés de la Planète des Singes (1971), la franchise des années 60/70 revient pour un quatrième (et avant dernier) volet: La Conquête de la Planète des Singes (1972). Malgré un budget riquiqui, ce film fait honneur à l’univers créé par Pierre Boulle.
Au scénario nous retrouvons Paul Dehn. S’il était absent du premier chapitre, il écrit (ou co-écrit) tous les épisodes suivants. La réalisation est confiée à J. Lee Thompson, un Britannique/Canadien, auteur du quarantaine de films entre les années 50 et 80. Nous lui devons notamment le fameux Les Canons de Navarone (1961) ou Les Nerfs à Vif (1962). La musique est signé du jazzman Tom Scott, membre des Blues Brothers ou encore du groupe jazz fusion LA Express. C’est aussi un sideman recherché, comme en témoigne ses participations à des albums de The Carpenters, Michael McDonald, Eddie Money, Richard “Groove” Holmes, Boz Scaggs, Steely Dan (dont Aja !) ou encore Minnie Riperton. Si son travail n’est pas aussi abouti que celui de Jerry Goldsmith, il accompagne bien ce nouvel épisode.
La Conquête de la Planète des Singes (1972) reprend le fil de l’histoire, 20 ans après Les Evadés de la Planète des Singes (1971). Nous y retrouvons l’enfant des deux personnages principaux, à l’âge adulte. César est joué par Roddy McDowall, présent déjà dans plusieurs films de la saga (Cornelius dans le premier et troisième épisode). Un autre acteur assure la transition avec le volet précédent: Ricado Montalbán (de la série L’île fantastique !), dans le rôle d’Armando, le propriétaire du cirque où est caché César.
Nous sommes donc en 1991, les animaux de compagnies (chats et chiens) sont morts d’une maladie amenée par des astronautes. Les singes les ont remplacés. Au fur et à mesure, leur rôle a évolué vers celui de serviteurs/esclaves. Nous nous retrouvons donc dans une société futuriste, aux accointances totalitaristes et militaristes (des costumes très marqués par les forces de l’Axe, comme l’Empire dans Star Wars !), avec des singes omniprésents. Ils fomentent cependant une rébellion !
Le film a une tonalité beaucoup plus sombre que les précédents épisodes, il évoque, de manière assez frontale, les problèmes raciaux des Etats Unis des années 60/70. Le rôle de MacDonald (joué par Hari Rhodes, de la série Daktari) accompagne pleinement ce discours. Faute de budget, le film est principalement tourné dans le quartier de Century City (à Los Angeles) ainsi qu’à l’université de Californie (Irvine). L’usage de décors “naturels” me fait penser à ce qui a été fait dans Le Prix du Danger (1983, Yves Boisset) ou RoboCop (1987, Paul Verhoeven). Certains pourraient en être dérangé, pour ma part, c’est un aspect du film qui contribue à son ambiance unique.
Malgré quelques incohérences (dans l’évolution de l’espèce, par rapport à ce qui est dit dans les précédents films), La Conquête de la Planète des Singes est un de films les plus réussis de la franchise originale. Si le premier volet est probablement un (petit) ton au dessus, ce quatrième épisode tranche très positivement avec ses deux prédécesseurs. Pour ma part j’apprécie l’ambiance menaçante et lugubre de cette œuvre de science fiction. Un très bon cru dans cette série inégale.
note personnelle: 4/5







