Rise Up des Commodores est, semble-t-il, dans la collection depuis quinze ans ! L’étiquette de prix indique en effet 2008, j’ai probablement aussi acheté ce 45 tours cette année là. Dans tous les cas je me rappelle parfaitement la boutique où j’ai trouvé ce vinyle: Silly Melody. Je fréquentais pas mal ce disquaire il y a une vingtaine d’années. Je me souviens du premier emplacement, remplacé depuis par une banque il me semble. Un de mes potes avaient même mixé devant la boutique du UK Garage pour une fête de la musique ! J’y ai même acheté le vinyle qui a démarré ma passion pour ce support: un maxi de Deejay Punk-Roc. J’ai suivi pendant quelques années les itérations de la boutique. Transférée au 14 bd St Michel, elle occupait initialement l’étage, avant d’être transférée au sous-sol. Elle a aussi changé de nom pour devenir Démocratie. Je croise toujours le vendeur mais il bosse désormais aux puces avec le Yéti !
Ce 45 Tours des Commodores m’a ainsi couté trois euros. J’achetais principalement ce support à l’époque. Je me souviens des platines vinyles d’écoute sur place: je piochais un paquet de disques qui m’intriguaient et je repartais avec mes préférés. Bref j’ai beaucoup de 45 Tours qui viennent de là bas, dont pas mal de références US de soul funk ! Je ne sais pas si j’ai connu le disque via une de ces sessions d’écoute ou peut être sur l’excellente compilation Funk Drops 3 sur laquelle figure les deux faces du single.
Les Commodores se forment en 1968 sur le campus de l’université de Tuskegee, Alabama. Lionel Ritchie est un des membres fondateurs du groupe, principalement instrumental à ses débuts. Il y joue du clavier et du saxophone. Le groupe ne publie qu’un seul single sur Atlantic Records en 1969. Il signe par la suite avec MoWest, une branche de la Motown, avant d’être rapatriée chez la maison mère. Ils connaissent un énorme succès à la fin des années 70 avec une musique parfois éloignée de leurs débuts. Les Commodores ne sont pas le seul groupe à avoir voyagé entre ces deux mastodontes de la musique soul/funk des années 60/70: les Spinners ont fait le trajet inverse !
Le pressage français (de 1971 selon discogs) inverse les deux faces: un choix très pertinent ! Si Keep On Dancing est sympathique et compétente, Rise Up est la véritable pépite de ce vinyle. La face B (Keep On Dancing) convoque clairement les instrumentaux en vogue à la fin des années soixante comme Soul Finger des Bar-Kays ou The Horse de Cliff Nobles & Co. Elle ajoute cependant une touche d’originalité avec une rythmique funk marquée plutôt que l’habituel beat des morceaux R&B des années soixante. Rise Up fait monter la température d’un cran. Ecrite officiellement par le producteur Jerry Williams Jr., elle déroule un instrumental funk fiévreux convoquant le meilleur de Dyke and the Blazers ou Marvin Holmes and the Uptights. À n’en pas douter ce 45 Tours va surprendre ceux qui ne connaissent que les tubes tardifs du groupe !