CINEMA: “La Bande du Drugstore” (2002) de François Armanet

Les boutiques d’occasions mettent sur notre chemin des oeuvres inconnues de nous très régulièrement. Dernier exemple en date me concernant: La Bande du Drugstore (2002), un film français de François Armanet, trouvé en DVD dans les rayons d’un Book Off. J’ai été séduit par le visuel de la couverture (qui me fait penser à l’album Betrand Burgalat Meets A.S. Dragon !), la promesse d’une bonne BO et le pitch bien sûr !

La Bande du Drugstore est le premier film de François Armanet. Sorti en 2002, il s’inspire du livre du même nom (écrit également par Armanet), publié trois ans plus tôt. François Armanet est avant tout un journaliste, notamment à Libé et l’Obs. Il réalise également une thèse (sur les bandes de jeunes !), un film, un documentaire (Haut les Filles en 2019) et écrit le scénario d’un film (House of Time en 2015).

Pour une première réalisation, le travail est soigné. La photographie de Guillaume Schiffman est superbe, tandis que la récréation de l’époque est aboutie, que ce soit les fringues, les disques, les lieux etc. J’aurais peut être un peu plus de questions sur le langage utilisés par les protagonistes de l’histoire (très fleuri globalement) mais n’ayant pas vécu à l’époque, je peux difficilement me prononcer dessus.

Nous suivons les pérégrinations amoureuses de quatre jeunes, des minets (version bourgeoise française des mods), proches du bac: Phillipe Challes (Mathieu Simonet), Nathalie Messonier (Alice Taglioni), Marc Bensoussan (Aurélien Wiik) et Charlotte Stroemann (Cécile Cassel). Turpitudes adolescentes, je t’aime moi non plus, La Bande du Drugstore dépeint, avec une certaine réussite, l’entrée dans l’âge adulte et ce que c’était d’être un jeune dans les sixties.

La BO est évidemment particulièrement chouette le meilleur du Rhythm & Blues (Atlantic en tête!) de l’époque figure en bonne place ainsi que quelques groupes britanniques (Troggs), nord-américains garage-rock (les Shadows of Knight) et évidemment nos Australiens préférés (Friday on my mind des Easybeats). La musique illustre parfaitement des scènes de boums très réussies !

La Bande du Drugstore n’évite pas certains écueils. C’est un film profondément français dans son essence: il fallait donc des relations amoureuses compliquées et des corps nus ! Je trouve que cela brouille un peu le message. N’étant pas spécialement PC, je n’ai rien contre la nudité mais il faut que cela apporte réellement quelque chose à l’œuvre, ici on peut plutôt s’en passer. On a aussi un peu de mal à s’attacher aux deux garçons de l’histoire tant ils sont têtes à claque. Je ne pense pas que le jeu des acteurs soient ici le problème, l’un des deux personnages est presque sympathique (Phillipe Challes) et aurait certainement mérité un équilibrage un peu plus subtil en sa faveur (à une scène près), pour susciter un peu plus d’empathie chez le spectateur.

Sans être un chef d’œuvre, La Bande du Drugstore est un sympathique film qui dépeint avec une certaine tendresse l’excitation des années 60. On y retrouve de nombreux caméos cool dans des petits rôles dont Jacky, Alain Bashung, Paul Perrier (le fils de Jean Marie Perrier) ou Jacques Lanzmann (le mythique partenaire d’écriture de Dutronc). Un film intéressant, bien filmé, excellente BO qui aurait peut être mérité d’être un peu plus affûté dans son scenario.

note personnelle: 3,5/5

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