Faut-il démarrer une collection de vinyles en 2023 ? Deuxième partie: le Pour

Démarrer une collection de vinyles en 2023, j’étais contre il y a quelques jours et j’ai changé d’avis, je suis désormais pour ! En réalité, je ne sais pas s’il y a de bonnes réponses à cette question si ce n’est la vôtre mais je pense qu’il est néanmoins intéressant de poser à plat quelques arguments dans les deux sens.

Pour #1: le vinyle offre une expérience unique

Nous pouvons tourner la question dans tous les sens: le vinyle c’est beau et plaisant. Une pochette en carton, un disque d’un format généreux, tout concoure à rendre l’expérience plaisante. Le vinyle permet un cérémonial unique. Il oblige à prendre son temps et apprécier le moment. C’est une autre manière de consommer la musique, plus lente et douce. Bref le vinyle contribue à rendre la vie un peu plus charmante et chouette.

Pour #2: les vinyles d’occasion restent accessibles

J’ai écrit, ces derniers mois, une série de dix articles vous proposant des vinyles à moins de dix euros sur discogs. Même si je mentionnais dans la partie contre que les disques classic rock étaient plus recherchés et chers désormais, je ne pense pas qu’ils soient représentatif du marché de l’occasion en général. Beaucoup de disques intéressants peuvent se trouver à 5 ou 10 euros sans forcément devoir se lever à 5h du matin pour être le premier à la brocante. Comme tous les marchés: le disque vinyle est une rencontre entre l’offre et la demande. Pour peu que l’offre soit pléthorique (un disque qui a eu un énorme succès) mais la demande modérée (car pas aussi populaire aujourd’hui), vous pouvez trouver des vinyles pas cher du tout y compris chez les disquaires. Mes articles sur Plus de Bruit et Rhizome en témoignent d’ailleurs. En 45 tours, la fête est encore plus folle: il n’est pas rare de trouver en brocante ou aux puces des disques à 50 centimes ou un euro. Bref avec 20 euros vous allez repartir avec un sac plein !

Pour #3: un excellent prétexte pour découvrir de la musique

Cet argument est, par certains aspects, un corollaire du premier. Ma passion pour le vinyle alimente ma passion pour la musique et inversement. Je cherche souvent des nouvelles choses à écouter et acheter, ainsi le vinyle me pousse à découvrir énormément de musique et parfois aussi sortir de ma zone de confort. Je ne suis pas sûr que tout le monde fonctionne ainsi mais je pense qu’on est nombreux à apprécier dénicher des pépites qui nous étaient inconnues grâce aux vinyles ! Cet argument confirme également le premier car découvrir la musique en fréquentant des disquaires, les puces ou les brocantes participe à l’art de vivre et à l’expérience vinyle.

Par ailleurs, les vinyles ont une manière de se présenter à vous bien différentes des algorithmes qui rythment nos usages sur les services de streaming. Vous découvrez un disque chez votre disquaire, il se met sur votre chemin et vous pouvez l’accueillir ou non. L’algorithme tente lui de vous séduire par tous les moyens et vous enferme dans ce que vous aimez déjà. Vous pouvez briser la chaîne en achetant des disques.

Pour #4: la matérialité

À première vue, un argument très similaire au #1 et #3 mais attendez, j’explique ! Avec la musique dématérialisée il est parfois facile de s’y perdre d’oublier ce qu’on a écouté. Le disque convoque tout cela, à terme ce sont des souvenirs qui se grefferont sur vos disques. L’existence physique d’un disque contribue à donner une réalité à la musique que vous aimez. Autre aspect de la dimension physique d’un disque: vous ne savez pas quoi écouter, vous pouvez piocher dans la pile à coté de la platine. Bref le physique a du bon et le numérique, bien que très pratique, n’offre pas encore toute la richesse de l’expérience.

Pour #5: la disponibilité

Toute la musique n’est pas nécessairement disponible sur les sites de streaming. Certains disques vinyles n’ont pas non plus de pressage CD ! L’argument peut sembler trivial mais il est plus profond qu’il n’y paraît. Si un artiste disparaît des plateformes ou qu’il décide d’enlever un album qu’il estime mauvais: vous vous avez encore ce disque et vous pouvez l’écouter. Peut être que l’argument fonctionne encore mieux avec l’offre cinéma et les DVD mais je pense que ça reste un point fort aussi du support physique en musique. Une fois que vous avez un disque, si vous le conservez et l’entretenez, vous pouvez l’écouter quand vous voulez. Cela reste une liberté incroyable. Vous n’êtes pas dépendant des désidératas d’une compagnie pour avoir accès à la musique que vous aimez.

Photo: Joséphine Pelletier (instagram / site internet), ré-interprétation de la pochette du premier Velvet Underground.

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