10 autres conseils pour débuter dans le vinyle

En juillet dernier, j’évoquais ici 10 conseils pour débuter dans le vinyle. Je vous propose aujourd’hui une suite, avec d’autres conseils pour bien démarrer sa collection de disques vinyles (enfin si on le souhaite !).

Illustration: le projet pochettes réalisées avec la technique du tufting, par Joséphine Pelletier.

01 – Penser à stocker verticalement les vinyles

Précédemment j’évoquais avec vous le besoin de réfléchir à une manière d’organiser et ranger vos disques. Au delà même de ce questionnement, il vous faut stocker les disques verticalement et non horizontalement. À la longue, des vinyles stockés horizontalement peuvent potentiellement se voiler (c’est à dire se tordre).

02 – éviter le chaud, la lumière et l’humidité

Le chaud, la lumière et l’humidité sont trois maux bien connus des collectionneurs de vinyles. Le chaud, associé à une mauvaise position, peut conduire, notamment, à voiler des disques. La lumière (en plus de l’effet chaleur) va décolorer les pochettes et leur faire perdre leur éclat. Enfin l’humidité est source de moisissures. Celles-ci abîment les pochettes mais aussi les vinyles (qui nécessiteront un nettoyage profond pour être récupérés). Les pochettes qui collent ensembles sont un classique de l’humidité.

03 – ne pas utiliser de pochettes PVC

Il existe différentes matières pour constituer les pochettes plastiques de protection des vinyles. Il y a dans le cas du PVC (associé à la chaleur), le risque d’un transfert de matière entre les deux sources plastiques. Bref, il vaut mieux se diriger vers d’autres matières telles que le polyéthylène (PE) ou le polypropylène (PP).

04 – régler sa platine

Un conseil assez simple: penser à vérifier que le poids et l’anti-skating de votre platine sont bien réglés en fonction de votre cellule. Chaque cellule a un poids recommandé par son fabriquant. Une cellule mal réglée peut par exemple donner l’impression que le son est trop compressé et manque d’air. Autre symptôme classique d’un mauvais réglage: la cellule dérape du sillon sur les fins de faces. Il existe des tutoriaux sur youtube pour vous permettre de régler le poids. Pour l’anti-skating, il suffit de mettre le même niveau que le poids (3 grammes = 3 au niveau anti-skating).

05 – regarder discogs

Vous n’êtes pas obligés d’avoir un compte sur discogs ou même d’y acheter. Le site reste cependant une source assez fiable pour la valorisation des vinyles. Il fait référence dans la plupart des boutiques. S’il est assez désagréable de voir une personne regarder le site à chaque disque qu’il sort, vous avez néanmoins le droit de le faire ponctuellement. Je recommanderai personnellement de le consulter à froid pour se faire une idée des prix sur les disques qui vous intéressent.

Attention: si un prix est plus élevé que sur discogs, le vendeur n’est pas forcément pour autant en train de vous arnaquer. Sur discogs, au prix moyen vous devrez ajouter les frais de port. De surcroît, l’état est un facteur très important dans la constitution du prix. Un disque proche de l’état neuf justifie un prix supérieur à la moyenne discogs.

06 – regarder l’état d’un disque vinyle d’occasion que vous achetez

Si vous le pouvez: regardez l’état d’un disque que vous achetez d’occasion. C’est important à bien des égards: vérifier qu’il s’agit du bon disque (même chez certains disquaires l’erreur arrive) et surtout son état général. J’ai écrit un article sur le sujet, n’hésitez pas à le consulter ! Si les disques sont dans des pochettes fermées: assurez vous que le disquaire indique l’état (VG+/EXC/NM etc.) quelque part !

Petite anecdote: une fois j’ai pensé acheter teenage head de Teenage Head chez un disquaire strasbourgeois. Grosse déception en voulant l’écouter chez moi: il s’agissait d’un des autres albums du groupe dedans (que j’avais déjà – et beaucoup plus facile à trouver).

07 – Se méfier des contrefaçons et autres bootlegs

Pour en savoir plus sur le sujet: un article sur les contrefaçons.

Les contrefaçons, parfois aussi appelées bootleg, sont un problème auxquels vous serez vite confrontés. Conventions, disquaires y compris grandes enseignes culturelles: les contrefaçons circulent beaucoup.

Toutes les contrefaçons ne sont pas nécessairement médiocres et certaines peuvent se justifier (esthétiquement/moralement) si l’original est rarissime ou hors d’atteinte financièrement. Il faut cependant pouvoir faire ce choix en son âme et conscience et non se faire tromper par un vendeur. Une contrefaçon est, en principe, légalement impossible à revendre. Les sites tels que discogs les bloquent.

Quelques astuces pour les débusquer: observer la qualité d’impression et des scans, regarder les mentions sur le disque, regarder les infos de la matrix (dans le run out groove) et les comparer à discogs.

08 – Un disque neuf peut mal sonner

Dans la première partie, je mentionnais l’importance de consulter le marché de l’occasion pour se procurer certaines références. En effet, d’occasion: un album peut être moins cher.

Ce huitième argument est un corolaire de celui ci-dessus: les rééditions en vinyles neuves peuvent sonner moins bien que des disques d’époque.

En réalité il n’y a pas de règles à part ses oreilles. Des rééditions modernes peuvent enfoncer les originaux et l’inverse est également vrai. Reste qu’acheter en neuf, ne donne pas nécessairement l’assurance d’avoir accès à un disque qui sonne bien.

Au delà des questions de sources et mastering, certains pressages modernes ont des problèmes de contrôle qualité (j’évoquais le sujet ici). Dans les disques d’occasion, le tri a généralement été effectué par le disquaire et vous aurez souvent des copies satisfaisantes.

09 – La valeur monétaire d’un disque ne dit rien de sa qualité musicale

Il y a un défaut récurrent dans une partie de la communauté vinyle: juger la valeur d’un album en fonction de sa valeur pécuniaire.

Je lutte évidemment contre ce stéréotype et j’ai ainsi proposer une liste de 100 albums trouvables à moins de dix euros sur discogs. Il en existe plein d’autres. Au delà de ces propositions, encore une fois il est important de se faire confiance et d’écouter la musique avec son cœur plutôt que sa raison.

Certains disques rarissimes peuvent être exceptionnels, tout comme des albums beaucoup plus faciles à trouver. Le prix dépend certes de la désirabilité d’un disque mais aussi de sa rareté. C’est la rencontre de ces deux aspects qui aident à fixer un prix. De ce fait, un disque très bon mais commun n’aura pas forcément une grande valeur marchande ! Ne vous fiez pas au prix pour déterminer la qualité de la musique que vous allez trouver.

10 – accepter de trouver autre chose que ce que vous cherchez chez un disquaire

Il est tentant d’aller à un endroit en espérant trouver un disque précis. J’éprouve d’ailleurs moi même une certaine satisfaction quand cela m’arrive ! Pour autant, il est bien aussi de se laisser porter par l’instant et rester ouvert aux découvertes.

Cet argument en rejoint d’autres évoqués précédemment. Gardez vos chakras ouverts, vous n’êtes pas à l’abris de découvrir votre prochain disque favoris en furetant, au hasard, dans les rayons d’un disquaire.

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