Il y a un peu plus d’an quand j’ai créé ce site, c’était aussi pour avoir un endroit pour pouvoir m’exprimer sans contrainte et revenir sur certaines sorties de nos labels Requiem Pour Un Twister et Croque Macadam. En avril dernier, nous faisions l’inventaire du stock de nos sorties. Chaque carton est ainsi l’occasion de retomber sur des disques qui ont marqués ma vie.
Dans cet univers, Triptides tient forcément une place à part. Nous avons sorti plus d’une dizaine de disques du groupe de Glenn Brigman. Plusieurs albums mais aussi des 45 tours dont certains ont un contenu disponible uniquement sur ce support (et en dématérialisé). Le dernier date déjà de 2018 et avait été publié en même temps que l’album Visitors.
En début d’année, j’évoquais ici même les difficultés actuelles pour sortir des 45 tours. Ce format est devenu presque impossible à produire. Coût de fabrication élevé, prix de vente modique et désintérêt de la clientèle vinyle modernes sont certainement la recette d’échecs répétés. Je pense d’ailleurs que nous ne sommes pas forcément encore rentrés dans nos frais sur cet excellent disque de Triptides.
Can’t You See et Spellbound sont deux morceaux issus des sessions de Visitors mais écartés de l’album définitif. Attention, il ne s’agit pas de démos ou morceaux moins réussis: ils ne collaient pas forcément aussi bien avec la vibe de l’album que les autres. Ce single de Triptides devait initialement avoir la pochette orange utilisée pour Heavy Cloud avec un détail du dessin de Jeremy Perrodeau réalisé pour Visitors.
Le sort en a décidé autrement ! Avec Etienne nous avions peur que l’album soit trop long en vinyle et ne sonne pas bien. Dans l’urgence propre à ces situations, il a alors été décidé de le raccourcir dans ce format (par rapport à la version CD) et de migrer deux morceaux (Heavy Cloud et My Friend) sur un 45 tours que nous avons alors essentiellement vendu en bundle avec l’album.
Voici nos deux morceaux orphelins de leur pochette ! À partir des photos de presse fournies par Triptides (et signées de Nicole Smith et Gabriel Hernandez), Etienne a fait un visuel dans un esprit sixties. Je pense que la référence saute aux yeux: on s’est fait un kif en s’inspirant de l’album Mr Tambourine Man (1965) de The Byrds. Histoire de soigner les détails, la couleur du macaron s’approche aussi de celle des disques columbia de l’époque. Au dos, pour parachever l’hommage, j’ai écrit un petit texte pour présenter le disque.
D’annexe de Visitors, Can’t You See et Spellbound sont devenus une œuvre autonome. Leurs charmes respectifs résistent bien aux quelques années (six tout de même maintenant) qui nous séparent de leur sortie. La face A est une plongée dans une guitar pop aux accents folk-rock et jangly, une merveille pas si éloignée des camarades The Young Sinclairs. Spellbound s’éloigne un peu de cette approche et du prisme sixties. Elle est tout aussi réussie et attachante. Je reste émerveillé par la capacité de Glenn à écrire des chansons aussi qualitative et de continuer à trouver l’inspiration à travers les années. Cette face B fait parti même de mes morceaux préférés du catalogue. J’aurais certainement l’occasion de l’évoquer à nouveau dans une future playlist. En attendant vous pouvez encore vous procurer ce vinyle sur bandcamp.