Après le Royaume Uni, intéressons nous à la synth-pop d’ici ! Ce tour d’horizon ne prétend pas être exhaustif ou même véritablement représentatif. Il manque à l’appel le pionnier du genre: Jacno mais il est là indirectement !
Contrairement au rock, la musique électronique a pris rapidement en France. Que ce soit à travers la space disco ou la musique électronique plus abstraite, l’Hexagone ne fut pas à la traîne pour intégrer les synthétiseurs. De fait, la synth-pop et ses variations (minimal wave, cold wave etc.) furent vite intégrées à la pop française.
Voici une sélection de dix morceaux exceptionnels pour vous donner envie de creuser le sujet !
01 – Moderne “Indicatif” (1980, Tours)
Moderne est un groupe de Tours formé en 1979. La formation sort deux albums en 1980 et 1981 (Moderne et L’espion qui m’aimait). Indicatif est extrait du premier disque. Sur cet album Moderne se compose de Gérard Lévy, Thierry Teyssou, Bernard Guimond et Patrick Millerioux. Cette chanson me paraît superbe pour démarrer cette playlist dédiée à la synth-pop hexagonale. Moderne pousse la filiation avec Kraftwerk jusqu’à faire mixer ses albums dans les mêmes studios que les premiers disques du groupe allemand !
02 – Guerre Froide “Ersatz” (1981, Amiens)
Avec Guerre Froide, nous ne sommes pas là pour rigoler ! Ce groupe cold-wave d’Amiens sort, à l’époque, un unique EP (ainsi que deux K7) depuis réédité plusieurs fois.
03 – Mylène Farmer “Maman a tord” (1984, Paris)
Pour cette sélection synth-pop j’ai pioché dans différentes scènes de l’époque. Maman a Tort , le premier single de Mylène Farmer, est un classique intemporel et une petite merveille du genre. Cette chanson a directement inspiré le pseudonyme de Mylène puisque le titre est (entre autre) inspiré de l’actrice Frances Farmer.
04 – Nini Raviolette “Suis-je Normale” (1980, Paris)
Virage à 180 degrés avec l’unique EP de Nini Raviolette. Derrière ce nom nous retrouvons Evelyne Ranaivoarivony, qui n’a rien sorti d’autres mais fait une belle carrière dans le montage de films, notamment documentaires. Si la production fut quantitativement modeste, Suis-je Normale est un des morceaux les plus beaux et emblématiques de la scène underground française de l’époque.
05 – Etienne Daho “Jack tu n’es pas un Ange” (1984, Rennes)
Etienne Daho est une des figures de la pop française depuis 45 tours. Après Mythomane (1981), produit par Jacno, le Breton fait un virage synth-pop sur l’album suivant, probablement son meilleur, ou en tout cas le plus emblématique.
06 – Ruth “Polaroïd/Roman/Photo” (1985, Paris)
On fête les 45 ans de l’album de Ruth cette année. À cette année, Born Bad ressort l’album avec un 45 tours bonus. Le morceau le plus emblématique du disque est évidemment Polaroïd/Roman/Photo que vous pouvez aussi trouver sur la compilation Bippp éditée par Born Bad.
07 – Comix “Touche pas mon sexe” (1981)
Comix est un duo français composé d’André Demay et Natan Hercberg. Le premier a aussi fait quelques disques en solo, tandis que le second a produit quelques disques à la fin des années 80/début des années 90. Comme le titre de Ruth, on retrouve la mythique touche pas mon sexe sur la compilation Bippp.
08 – KaS Product “So Young But So Cold” (1982, Nancy)
KaS Product est une des fiertés de Nancy ! Ce duo formé de la chanteuse Mona Soyoc et du musicien Spatsz est une des figures de proue de l’underground français de l’époque avec leur punk synthétique. So Young But So Cold définit parfaitement le genre à bien des égards.
09 – Mathématiques Modernes “Paris Tokyo” (1981, Paris)
Deux figures de la scène du Palace et des jeunes gens modernes, je vous présente Mathématiques Modernes. Nous y retrouvons Edwige Belmore dont l’existence mériterait certainement une œuvre romanesque ! Cette dernière naît dans des conditions difficiles mais va trouver une famille d’adoption dans le milieu de la nuit puis la jet set. Elle sera photographiée par les plus grands (Pierre et Gilles, Mondino) et défilera pour Thierry Mugler ou Jean Pierre Gaultier. Avec son camarade Claude Arto, ils font Mathématiques Modernes, un album emblématique de la synth-pop underground de l’époque.
10 – Mikado “Ce garçon là” (1982, Paris)
Finissons cette sélection par un autre duo, d’ailleurs aussi photographié par Pierre et Gilles: Mikado (en photo). Le duo formé de Gregori Czerkinsky et Pascale Borel a aussi eu un drôle de parcours. Après quelques singles underground qui attirent l’attention jusqu’au Japon, leur album est produit par le label Non-Standard d’Haruomi Hosono d’YMO ! Le disque reçoit finalement une licence pour le marché français chez Vogue. Problème, le mythique label est au bord de la faillite et ne s’occupe pas vraiment de cet album qui avait pourtant un potentiel certain.







