Après le punk et le post-punk, intéressons nous à la synth-pop britannique. Comme pour le punk, les Anglais s’emparent de cette musique électronique pour la faire entrer dans les clubs et les charts du monde entier.
Si la synth-pop nait quelque part, c’est probablement entre les mains de Kraftwerk à la fin des années 70. Le groupe a une énorme influence en dehors de ses frontières et séduit la jeunesse arty anglaise. Qu’elle soit branchée (les Blitz kids en photo ci-dessus) ou politisée (à Sheffield et ailleurs), de nombreux Britanniques achètent les premiers synthétiseurs bon marché de Korg et Roland et se mettent à faire de la musique électronique.
Gary Numan est absent de cette playlist mais il est un des pionniers du mouvement en Angleterre avec son usage massif des synthétiseurs Moog. Pour ma part j’ai essayé de définir un son synth-pop représentatif de l’époque et du lieu, donc des productions moins organiques que les classiques Cars ou Are ‘Friends’ Electric. J’ai également mis de coté les groupes mentionnés dans ma playlist New Wave Funk dont certains auraient pu également apparaître ici (Duran Duran ou ABC).
Si vous vous intéressez à la musique électronique des origines, je vous recommande également d’autres playlists du site: Space Disco et Moogsploitation.
01 – The Human League “Don’t You Want Me” (1981)
The Human League va marquer les esprits avec son troisième album Dare, un véritable classique de la synth-pop britannique. Le groupe démarre de manière très artisanale avec les premiers synthétiseurs japonais disponibles et bon marché. Très influencé par Kraftwerk à leur début, la Ligue Humaine va prendre un virage pop brillant avec Dare.
02 – Heaven 17 “Let me Go!” (1982)
Le virage pop de The Human League conduit au départ de ses membres fondateurs: Ian Craig et Martyn Ware. Ces derniers fondent BEF ainsi que Heaven 17 avec l’ajout du chanteur Glenn Gregory. Ils auront aussi, à leur manière, un certain flair pop comme en témoigne l’excellente Let Me Go.
03 – Depeche Mode “Just Can’t Get Enough” (1981)
La carrière de Depeche Mode est aussi passionnante que riche ! Dès le premier album le groupe marque les esprits avec la mythique Just Can’t Get Enough. Mute a eu le nez creux en les signant !
04 – Yazoo “Don’t Go” (1982)
Yazoo est à Depeche Mode ce que Heaven 17 est à Human League ! Après le premier album, le sorcier de studio Vince Clarke se taille et fonde Yazoo en compagnie de la chanteuse Alison Moyet. Si la carrière de Yazoo est un peu plus confidentielle que celle de Depeche Mode, Yazoo a signé un des tubes synth-pop les plus emblématiques de l’époque avec l’excellente Don’t Go.
05 – New Order “Blue Monday” (1983)
Après le décès de Ian Curtis, New Order va se chercher et se réinventer à travers la synth-pop comme en témoigne la géniale Blue Monday, un classique intemporel !
06 – Soft Cell “Sex Dwarf” (1981)
Pour Soft Cell je me suis autorisé à citer un morceau d’album plutôt que l’immense reprise de Tainted Love : Sex Dwarf est un classique adoré des djs rock de bar et non sans raison !
07 – OMD “Enola Gay” (1980)
Orchestral Manœuvre in the Dark (OMD) est un authentique groupe pionnier britannique de la synth-pop. Le groupe sort en 1979 (!) le classique Electricity avant de casser la baraque avec Enola Gay toujours aussi populaire en 2024 ! Pour l’anecdote, le titre fait référence au bombardier qui a balancé la bombe atomique sur Hiroshima.
08 – Visage “Fade to Grey” (1980)
En plus d’être un tube inoubliable, Fade to Grey de Visage est aussi une des facettes les plus saillantes du mouvement Nouveaux Romantiques tant l’histoire du groupe est lié au Blitz, le repère de la faune la plus arty du Londres de l’époque. Le groupe est fondé par Steve Strange (figure du club et portier au Blitz), Rusty Egan (dj là bas et batteur des Rich Kids) et Midge Ure (chanteur des Rich Kids).
09 – Bronski Beat “Smalltown Boy” (1984)
Smalltown Boy est un des grands hits de 1984 mais le titre de Bronski Beat est certainement plus que cela. À travers la voix très expressive de Jimmy Somerville, le groupe se joint au combat pour les reconnaissances des droits des personnes gays.
10 – Ultravox “Mr. X” (1980)
Comme pour Soft Cell, j’ai pas forcément choisi la chanson la plus connue d’Ultravox. Rester que ce Mr. X a fortement influencé la scène electro-funk aux Etats Unis et notamment Cybotron ! Dans le Ultravox de Vienna (1980) nous croisons au chant Midge Ure, également présent dans Visage.
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