Magna Carta est un groupe de folk psychédélique et progressif britannique. Formé à Londres en avril 1969, il se compose de Chris Simpson (guitare, voix), Lyell Tranter (guitare, voix) et Glen Stuart (voix). La formation a enregistré pour Mercury ou Vertigo. Seasons est leur deuxième album, sorti en 1970. En Angleterre le label au logo noir et blanc le sort tandis qu’il est publié par ABC/Dunhill aux Etats Unis (mon pressage). Chris Simpson a quelques expériences antérieures à Magna Carta qui intéresseront les fanatiques de 45 tours freakbeat et pop psychédélique: Paul Stewart Movement et Christopher Colt.
En plus des membres du groupe, Seasons de Magna Carta affiche un fort beau casting. Nous y croisons ainsi des figures des studios anglais tels que Barry Morgan ou Spike Heatley mais surtout un certain Rick Wakeman ! Avant de fonder Yes, le claviériste travaille pendant deux ans comme musiciens de session (1969-1970). À la production et aux arrangements, Seasons affiche du lourd également. Gus Dudgeon, connu pour son travail avec Elton John produit, tandis que le légendaire Tony Visconti (T-Rex, Bowie, Wings, Sparks, Gentle Giant, Badfinger etc.) arrange les chansons de Magna Carta.
Seasons se structure en deux parties. Seasons, une suite autour des saisons, occupe l’ensemble de la face A, tandis nous trouvons un contenu plus classique de l’autre coté. Comme souvent avec les suites, le rendu de seasons questionne: trop long, trop boursoufflé. Certains passages sont certes bons, mais l’ensemble ne convainc guère. C’est audible mais certainement pas mémorable. Magna Carta y pratique un folk assez convenu avec des influences psychédéliques ou progressives. Celles-ci n’amènent cependant pas le twist attendu. La suite souffre des excès de l’époque (le coté un peu ridicule des albums/ensembles conceptuels). Bref on s’ennuie un peu.
Heureusement, la face B amène un peu de vivacité à l’ensemble. Sans être toujours marquantes, ces six chansons démontrent le talent du groupe. Goin’ My Way ressemble à un sympathique inédit des Harpers Bizarre tandis que la jolie Airport Song convie les Cyrkle à la fête. Magna Carta sonne plus souvent comme Simon & Garfunkel que les groupes folk britannique (Renaissance, Fairport Convention). Ce coté léger plaira ou dissuadera, en fonction de vos goûts. L’ensemble tient en tout cas plutôt bien la route et propose quelques belles choses. Ma préférence va certainement du coté de la très britannique Elizabethan et surtout de la pop psychédélique de Give Me No Goodbye et sa sitar délicieusement groovy. Ring of Stones donne également à entendre un très bon solo d’orgue hammond.
Seasons est un album sympathique mais pas indispensable. Il plaira certainement aux mordus de pop sixties. Il constitue, en tout cas, une écoute agréable et un charmant artéfact de son époque avec tout ce que cela implique, aussi bien niveau qualité que défaut. Un peu de profondeur supplémentaire aurait certainement amené un peu de corps à cet album.
Note personnelle: 3,5/5