Apostille, Michael Kasparis de son vrai nom, est surtout connu pour son excellent label Night School (Patience, Golden Grrrls, Ela Orleans etc.). La structure écossaise a bâti une très belle réputation autour de musiques exigeantes. En parallèle, Michael Kasparis sort des albums, sur son label et chez les collègues, notamment ce 33 tours chez Upset! The Rhythm (Vintage Crop, Rat Columns, Cold Pumas, Spray Paint etc.).
Choose Life (2018) est, apparemment, le troisième album d’Apostille, après Perpetual Dirt (2014) et Powerless (2015). Pour ma part j’ai découvert l’album chez mon disquaire (Pop Culture) qui me l’avait recommandé. Me connaissant, j’ai du être convaincu par le prix (payé 15€, c’est bien pour la découverte) et en écoutant les deux premiers morceaux !
Apostille, aidé de Lewis Cook (Happy Meals), signe un disque synth-pop contemporain d’excellente tenue, finalement pas si éloigné que ça de Xeno & Oaklander ou Minks déjà évoqués ici. La première face est très pop. Ce registre mélodique sied vraiment bien à Apostille. Si, initialement, sa voix surprend, elle prend facilement sa place dans le contexte de l’album. Celui-ci démarre sur les chapeaux de roue avec l’excellente Fly with the Dolphin. Ce morceau imagine une rencontre entre Human League (période Being Boiled) et la house de Chicago des origines (Virgo, Larry Heard etc.). La production est superbe: les arrangements spartiates et dépouillés rendent particulièrement bien justice au propos. La suite confirme cette impression ! Feel Bad a des atours de tubes underground: un super morceau. In Control prend un peu le contrepied. Le morceau ralenti le tempo avec une approche presque R&B, tout en gardant une basse lourde et synthétique. La face A s’achève sur l’excellente Hanging On, un autre tube potentiel de Choose Life!.
Apostille s’autorise, dans un deuxième temps, quelques expérimentations, notamment The Mordant et Choose Life. La première est indéniablement le morceau que j’aime le moins de ce disque (répétitif). En revanche, j’ai un coup de cœur pour le très réussi morceau titre qui réconcilie jungle (avec un amen break!) et pop. Without Me est aussi une très belle réussite, dans la lignée de la face A, tandis Thirteen Minutes est peut être le titre le plus 80s du lot. Il convoque par exemple Soft Cell, Visage ou les albums solos de Pete Shelley.
Choose Life est une belle surprise. La production est excellente et contribue à faire de ce disque une belle réussite dans un registre pop synthétique moderne. Il n’est pas trop tard pour mettre la main sur cet album d’Apostille ! En 2023, l’intéressé a sorti un nouvel album (Prisoners of Love and Hate) que je n’ai pas eu l’occasion d’écouter: peut-être une prochaine chronique ?
Note: 3,5/5