Kenny G est peut être l’un des saxophonistes les plus populaires du monde. Dans les années 80/90 il vend des palettes de disques de smooth jazz. 75 millions, il paraît ! Sa musique est ainsi détestée par la critique de l’époque, comparée à de la musique d’ascenseur ou moquée dans Wayne’s World 2. Comme avec beaucoup de musiciens populaires, on lui reproche de saborder le jazz. En réalité rien de plus chiants que les puristes, ils détestent tout ce qui sort du carcan que ce soit artistique (free jazz, jazz fusion…) ou commercial.
Kenny G démarre sa carrière musicale au début des années 70 dans le Love Unlimited Orchestra de Barry White. Il joue également au sein du groupe soul/funk Cold, Bold & Togerther (trois 45 tours). Il fait ensuite ses armes au sein du groupe fusion de Jeff Lorber. Avec le pianiste, il enregistre trois disques: Wizard Island (1980), Galaxian (1981) et It’s a Fact (1982). il y croise, par exemple, Chick Corea ou Stanley Clarke. Après un premier album, produit par Jeff Lorber, Kenny G publie G Force en 1983.
Pour ce deuxième 33 tours, le saxophoniste s’entoure d’un des meilleurs producteurs soul/funk de l’époque: Kashif. Ce dernier a alors le vent en poupe. Après avoir été claviériste au sein du BT Express, il contribue, en effet, à relancer les carrières d’Evelyn King ou Melba Moore. L’association fait des étincelles. G Force excelle dans les cartouches boogie-funk pour le club. Wayne Brathwaite l’assiste ici dans sa mission.
Dès Hi How You Doin’ le programme est clair: Kenny G veut faire bouger les fesses les plus exigeantes. Au chant, Barry Johnson se montre particulièrement convaincant. En cinq minutes, l’équipée sauvage déroule un tube R&B de premier ordre: boîte à rythme Oberheim, basse alternant slap et moog, production épurée, tout sonne terriblement bien ! La suite confirme la dynamique générale et ne lève que rarement le pied. En plus d’être le moment le plus faible de l’album, Sunset At Noon est la seule excursion en dehors de la piste de danse.
Sur les sept autres morceaux, souvent instrumentaux, Kenny G développe une appétence certaine pour la dance music. Do Me Right, par exemple, est une autre franche réussite. La composition, signée Steve Horton, utilise avec parcimonie le saxophone de Kenny G pour mieux créer du contraste. G Force se conclue sur l’excellente Help Yourself to My Love, écrite par Paul Laurence. Sa fantastique ligne de basse virevolte dans les enceintes.
G Force est un très bon album de boogie-funk du début des années 80. La collaboration entre Kenny G et Kashif s’y révèle très réussie. S’il n’a pas le succès massif de ses futurs albums, G Force permet à l’intéressé d’entrer dans la danse et se faire connaître du public R&B.
Note personnelle: 4/5
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