Au début des années 2010, le label new-yorkais Captured Tracks semblait sortir classiques sur classiques. Minks naviguait ainsi avec aisance dans ce riche catalogue, parmi les Beach Fossils, DIIV, Wild Nothing ou Craft Spells. Cette scène nord-américaine, dont l’épicentre était Brooklyn, s’inspirait des meilleurs groupes new wave/synth-pop britanniques des années 80 (New Order, The Cure etc.) avec spontanéité et grâce. Il se passait un truc et le label de Mike Sniper en rendait compte jusqu’à chez nous.
Pas une semaine (ou presque) ne passait sans qu’un nouveau 45 tours estampillé CT ne débarque chez notre disquaire ! Nous suivions le label avec enthousiasme (dans la pure tradition indie !), la structure était en effet un sceau de qualité. Avec le recul, cette profusion dérouterait presque ! La productivité de Captured Tracks vers 2010/2011 était insolente. Mieux que ça, nombre de ces disques étaient réellement excellents et excitants. Le premier single de Minks débarque dans cette période (Funeral, 2010) intercalé entre un album de Soft Moon et un 45 tours de Wild Nothing.
En 2013, Minks sort Tides End son second et dernier album. Changement d’époque, la ferveur est légèrement retombée. Un an plus tard Mac DeMarco va s’imposer avec Salad Days comme la grande star de Captured Tracks avec un son très différent de la précédente génération. Certains groupes vont rebondir (DIIV ou Beach Fossils) mais d’autres dont Minks (ou Craft Spells) vont arrêter ici leur parcours. Dommage tant ce Tides end reste un album charmant et si représentatif de cette époque !
En 2013, Minks est avant tout le projet du musicien Shaun/Sonny Kilfoye, passé par des groupes hardcore tels que Make It Last ou The Dedication. Sur Tides End il collabore avec le producteur Mark Verbos, alors un vétéran de la scène électronique (actif depuis le milieu des 90s). Ensemble ils concoctent un album qui aurait eu sa place trente ans plus tôt dans le catalogue de Factory Records. New Order vient immédiatement en tête mais aussi pourquoi pas The Wake.
Comme je le mentionnais il y a 11 ans (déjà), ce disque mérite cependant bien plus que d’être résumé à ses influences. Il a sa propre personnalité. Sur Tides End, Minks construit un album cohérent, entre synth-pop (beaucoup de textures électroniques, des boîtes à rythmes) et indie-pop. Si Margot sonne comme le tube le plus évident du disque, les chansons sont excellentes (Hold Me Now, Romans etc.) et s’enchaînent avec bonheur. Au rayon regret: la production aurait pu un peu plus tiré du coté synthétique pour amener un peu plus de corps à l’ensemble.
Il n’empêche: dix ans plus tard, ce disque reste très attachant et réussi. Il mérite largement de revenir sur votre platine et s’infiltrer à nouveau dans votre quotidien. Je pense que nous sommes nombreux à être un peu orphelin de ce son Captured Tracks du début des années 2010. À n’en pas douter, ce disque pourrait en tout cas vous faire replonger !
Note personnelle: 4/5
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