ALBUM: Tokyo Sex Destruction “Black Noise is the New Sound !” (BCore, 2004)

En 2005, j’achetais 5th Avenue South (2005) de Tokyo Sex Destruction, probablement au Virgin des Champs Elysées. Quelques mois plus tard, j’allais également les voir en concert au Nouveau Casino ! Aujourd’hui revenons sur un des classiques du groupe qui fête ses vingt ans cette années: Black Noise Is The New Sound! (2004), leur deuxième album, paru sur le label culte catalan BCore.

Le premier truc marquant avec Tokyo Sex Destruction: les albums sonnent franchement bien. Il n’est pas si simple d’enregistrer des disques garage-rock convaincants. Il faut savoir placer le curseur entre énergie et définition. Certaines œuvres se transforment en bouilli assez inaudible tandis que d’autre vont passer à coté de leur sujet en étant trop cliniques. Tokyo Sex Destruction n’a pas se problème ! La production de Santi Garcia est très réussie. Black Noise Is The New Sound! déborde d’énergie mais reste lisible et même raffiné (dans certaines idées d’arrangements).

Tokyo Sex Destruction apparaît sur la scène international dans le sillon de groupes comme The Hives et The (International) Noise Conspiracy. Je trouve que les Catalans partagent beaucoup avec ces derniers. Les deux formations pratiquent un rock sixties d’obédience garage mais pas puriste (à l’inverse de ce que font les Baron Four par exemple). Les deux groupes ont des attaches fortes dans le milieu post-hardcore. Tokyo Sex Destruction est ainsi signé sur le label BCore (qui héberge Standstill à ses débuts notamment), tandis que le chanteur de The (Internationa) Noise Conspiracy est également membre des cultissimes Refused. À cela, T(I)NC comme TSD associent à cette musique énergique un esprit militant de gauche, inspiré notamment du MC5. Chez TSD, cette passion pour le White Panther Party passe par la réappropriation du nom de famille d’un ses fondateurs: John Sinclair (manager du MC5). Ainsi le groupe se compose de JM Sinclair (batterie), SF Sinclair (basse), RR Sinclair (guitare) et RJ Sinclair (chant). En plus de retrouver ce dernier chez les excellents Lost Tapes ou It’s Not Not, se révèle être un très bon chanteur ! Sa voix est particulièrement mise à contribution sur des morceaux comme Black Cold Heart dont le tempo modéré offre un terrain de jeu propice pour RJ.

Black Noise is the New Sound! (2004) ne se perd guère en circonvolutions en tout cas ! Tokyo Sex Destruction balance brûlots sur brûlots, pied au plancher avec quelques rares moments d’accalmie bienvenus. Avec vingt ans de recul et sans l’avoir écouté pendant au moins une dizaine d’années, je tombe à nouveau sous le charme de ce très bon disque. Black Noise Is The New Sound! ne révolutionne peut être pas le genre mais est certainement plus attachant que beaucoup d’autres contributions de cette période. Il y a dans cette débauche d’électricité des idées et de véritables chansons. Tokyo Sex Destruction ne se contente pas d’un support enregistré à défendre en concert mais propose une véritable œuvre écoutable pour elle même. Il faut écouter le riff très réussi de Two Years Ago ou les powerchords très Who de la cool The New Sound. Les accents orientaux de Confuse Me convoque les géniaux Music Machine tandis que le groupe s’autorise à terminer sur un instrumental groovy (soul party N2) que ne renieraient pas la scène Acid Jazz (James Taylor Quartet) ! 20 ans plus tard, la chose est toujours aussi réjouissante à entendre: bravo les gars de Vilanova i la Geltrú !

note personnelle: 4/5

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