CINEMA: “Crazy Days” / “I Wanna Hold Your Hand” (1978) de Robert Zemeckis

Il ne manque pas de films autour de la musique, avec ma chérie nous avons l’occasion de découvrir Crazy Days (titre français) / I Wanna Hold Your Hand (titre original), une comédie de Robert Zemeckis de 1978 autour des Beatles.

Co-écrit avec Bob Gale, avec qui il va collaborer très souvent, Crazy Days est le premier long métrage de Robert Zemeckis. Steven Spielberg apporte également sa pierre à l’édifice: producteur exécutif du film, il soutient le projet auprès du studio en s’y impliquant personnellement. Si le succès du film n’est pas au rendez vous, il lance donc la carrière de Zemeckis. Le réalisateur américain se fera connaître surtout avec À La Poursuite du Diamant Vert (1984) avant d’enchaîner sur ses classiques les plus connus: la trilogie Retour Vers le Futur ou Forrest Gump.

Crazy Days (1978) nous fait découvrir une bande de six jeunes adolescents du New Jersey épris des Beatles. Ces derniers sont en passe de faire leurs premiers concerts sur le continent américain et d’apparaître dans la mythique émission du Ed Sullivan Show. Nous suivons ainsi les pérégrinations de la bande depuis un disquaire locale, jusqu’à l’hôtel où séjourne le groupe, et bien sûr, le fameux plateau de télévision. Les destins de chacun des personnages se croisent ainsi autour de cet événement unique et majeur (quand on s’intéresse à la musique pop en tout cas). Si chacun d’entre eux représente un type d’adolescent, l’écriture est suffisamment nuancée pour leur amener une véracité. Janis est l’intello se nourrissant de Bob Dylan et Peter Paul et Mary, Tony est le jeune rebelle de cuir et gomina fan de Rock N Roll et Doo Wop tandis que Rosie est la fan transie des Beatles. Les adolescents, à travers leurs motivations, sillonnent la ville de New York et croisent une faune excentrique.

Les aventures de la bande sont rythmées par les chansons des Beatles. Ces derniers sont évoqués mais n’apparaissent presque jamais à l’écran. Dans certaines scènes nous voyons ainsi leurs pieds (avec de magnifiques chelsea boots !) ou des coupes au bol. Ils ne se déclarent finalement qu’à travers un prompteur sur le plateau télévision, une des nombreuses excellentes idées de réalisation du jeune Zemeckis. L’ensemble du film est très plaisant et agréable à suivre. Il poursuit un schéma classique jusqu’à la cette fameuse apparition au Ed Sullivan Show. Le tout est parsemé de péripéties amusantes et cocasses tandis que le dj à la radio passent les chansons du groupe de Liverpool. Cette présence de la radio offre une évidente comparaison avec un autre film de la même époque: American Graffiti (1973) de George Lucas. Même si c’est quelque peu réducteur, I wanna hold Your Hand / Crazy Days a certainement quelques points communs dans son observation de la jeunesse américaine, à quelques années d’intervalle, les films se déroulant en 1962 (American Graffiti) et 1964 (Crazy Days).

Zemeckis mène son affaire avec beaucoup de maîtrise. L’humour parfois slapstick colle bien avec l’ambiance générale du film. Le tout constitue un excellent témoignage sur deux époques: celle croquée dans le film et la période de production en elle même. C’est une oeuvre humble mais assez charmante; elle vieillit bien. Une très bonne surprise qui plaira aux fans des Beatles ! Détail amusant, on retrouve un an plus tard, en 1979, Zemeckis (écriture), Gale (écriture) et Spielberg (réalisation) pour 1941, un autre film sous-estimé et à redécouvrir.

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