OPINION: L’âge de rouille du vinyle ?

L’agent orange (Trump)a décidé de mettre en place des droits de douane important (tariffs en anglais), notamment vis à vis de l’Europe. Bandcamp et Discogs ont fait le point sur le sujet et sont dans l’expectative. Peu importe l’issue: c’est un clou rouillé de plus dans la boîte en sapin du disque physique. Bienvenue dans l’âge de rouille !

2000/2010 un âge d’or, malgré la tourmente

Dans les années 2000, le marché physique diminue vertigineusement à mesure que le peer 2 peer se popularise. Pourtant du coté du vinyle, de l’occasion, des échanges internationaux, cette période est loin d’être morose. Il n’a probablement jamais été aussi simple de commander des disques aux Etats Unis, au Québec ou au Japon. Avec l’émergence d’eBay puis de discogs, le monde des collectionneurs changent radicalement. Plus besoin d’espérer qu’une copie apparaissent chez un de vos disquaires: vous pouvez désormais la chercher à la source ou presque !

Les frais de port sont certes élevés, mais on se débrouille. On commande à plusieurs un disque pas distribué ici via des forums ou alors on cherche plusieurs disques chez le même vendeur. J’en profite pour étoffer ma collection de 45 tours de garage-rock ou de disques québécois ! S’il y a théoriquement des droits de douane les disques passent systématiquement entre les mailles du filet grâce à l’exemption. Je n’ai jamais eu ainsi à payer de droits pendant cette période, et ceux malgré des dizaines d’achats.

Dans les années 2000, le vinyle est clairement un marché de niche, underground. Dans la décennie suivante, le support va revenir en force dans l’imaginaire collectif et devenir une source de revenue sérieuse pour les maisons de disques. Ce changement de statut a certainement conduit (en partie) à la situation actuelle.

2020/2021 un tournant

En juillet 2021, j’écrivais pour Section 26, un article intitulé Vinyle l’amour vache. Quatre ans après, il s’est révélé particulièrement juste ! Le prix des disques a explosé (les vinyles neufs sont trop chers) et acheter des disques hors UE expose à des doubles (voir triples) paiements de TVA/frais de dossier ! Tous les acheteurs au Royaume Uni ou aux Etats Unis ont connu cette désagréable surprise au moins une fois de devoir payer à l’arrivée quand bien même la TVA avait été collectée par le site marchand via l’IOSS (Import One Stop Shop).

D’une manière générale, ce changement était dans l’air. Guerre en Ukraine, COVID etc. ont profondément modifié les enjeux mondiaux. Les échanges de disques en sont une très lointaine (et secondaire) conséquence d’un environ politique et économique plus méfiant des autres.

L’augmentation des prix n’est pas uniquement une conséquence du changement de système de collecte de la TVA hors UE ou même du contexte Ukraine/COVID. Une partie de la problématique se situe aussi dans la structure même des revenus de l’industrie du disque. Avec l’explosion du streaming, les labels et les groupes cherchent à gagner par d’autres moyens que les ventes de CDs. Faire grimper les prix des vinyles pour améliorer la marge est clairement une des pistes choisies.

L’âge de rouille ne fait que commencer

Je suis assez pessimiste sur la situation. Je ne vois pas à une échéance courte de changement positif important intervenir. On peut espérer une stabilisation (ce qui est déjà pas mal). Les prix des disques se sont d’ailleurs bloqués et ne devraient pas augmenter de sitôt (AMHA). Le mal est déjà fait. Les disquaires sont à la peine. La fermeture de Discos Revolver ou les difficultés des Balades Sonores (les disquaires sont en danger) sont les signaux faibles d’un marché de plus en plus grippé et d’un changement fort de la demande. Les prix sont trop élevés pour le porte monnaie des Européens, en tout cas des consommateurs réguliers.

La circulation des disques est de plus en plus compliqué. Certes c’est moins important avec la possibilité de streamer les albums mais ça reste dommage sur un plan culturel voir spirituel. Ces échanges sont autant de manières d’aller vers l’autre, une valeur essentielle dans cette période de repli. Cela affecte aussi très directement les labels indépendants. Les marchés domestiques (y compris l’UE)n’offrent pas toujours une demande suffisante pour ces derniers.

Restons optimiste: cet âge de rouille n’est peut être qu’une contraction, le support aura sûrement des lendemains meilleurs. Tout cela doit cependant nous alerter; continuons de soutenir la chaîne pour avoir le plaisir de rentrer dans un disquaire ou déballer un vinyle de son cellophane.

4 thoughts on “OPINION: L’âge de rouille du vinyle ?

  1. subvert én cours dé développement pas encore opérationnel ,ils én sont àu stade présentation projet ét adhésion labels étc ,mais jé crois pàs àu miracle ,sà finira par être corrompu aussi comme tout lé reste ,pour moi tant que lés prix du vinyle en neuf et d’occasion est hors dé prix ét hors contrôle jé donné pas beaucoup d’avenir au marché du disque et en particulier au micro niché dé labels ét dé groupés qué toi ét moi on aime , 200/500 copy màxi worlwidé à dés prix oscillant en neuf entre 35/60 éuros ,én fràncé personne né plus suivre idem dans d’autre pays ,c’ést fini l’époque ou j’acheté 50 lp pàr mois én moyenné ,àprés lé covid ,jé suis tombé à 10 lp pàrs mois ét quelques cd .il y à pléin géns qui àchété plus ou àchété moins qué moi encore ,

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