ALBUM: D.D. Mirage “Exotic Illusions” (Isle of Jura, 2025)

Sorti le 7 mars dernier, Exotic Illusions des Australiens de D.D. Mirage va gagner de nombreux adeptes au cours de l’année. Espérons que le bouche à oreilles fonctionne sur ce très bon album, pont entre dance music organique, house, boogie et nu-nu-disco !

Derrière D.D. Mirage nous retrouvons un duo composé de Josh Dives et Disky Dee, passés par des groupes de rock psychédélique locaux et désormais versés dans les machines. Le line-up des synthétiseurs est d’ailleurs énoncé dans les crédits, avec la présence de suspects habituels (les analogiques) mais aussi quelques machines un peu plus récentes (80s/90s, tout de même) comme les vénérables D-50 et JV1080 de Roland. Le groupe est hébergé par le label Isle of Jura, ces derniers versent habituellement plutôt dans la réédition, avec notamment un repressage du classique space disco de Brian Bennett des Shadows (Voyage (A Journey into Discoid Funk), 1978) !

Après deux singles en 2024, D.D. Mirage sort donc son premier album cette année. Exotic Illusions est une excellente surprise. Si le groupe australien s’inscrit dans une certaine scène contemporaine internationale (Nu Genea, Another Taste, Mildlife etc.), D.D. Mirage développe un son singulier. Il y a certes des éléments de dance music organique présents aussi chez leurs collègues, mais les inspirations du groupe touche à la house (Joe Smooth), aux tempi plus alanguis et à Flash & The Pan (j’y reviens !).

Un détail résume assez bien la démarche du groupe: leur usage de la TB-303. Le duo s’est entiché de la programmer ! Du coup le rendu est plus subtile que l’étiquette généralement admise désormais. Le groupe gère aussi très bien l’espace. La musique de D.D. Mirage est aérée et subtilement arrangée. Le groupe mélange très adroitement programmations et instruments joués (percussions, basse, batterie, en fonction des morceaux). Exotic Illusions alterne également les cadences entre morceaux dancefloor et titres plus calmes. J’ai une préférence pour les premiers, mais, les seconds amènent une certaine légèreté à l’ensemble.

Si les influences de D.D. Mirage s’oriente vers les années 80, le groupe prend le parti (judicieux) de ne pas faire un pastiche. Exotic Illusion peut ainsi surprendre à la première écoute, car les constructions comme les choix de son l’éloignent de références trop pesantes. Autre option intéressante: le chant. Quand le duo s’y met, le parlé évoque d’autres Australiens: Flash & The Pan. La diction de D.D. Mirage me rappelle en effet beaucoup celle d’Harry Vanda et George Young sur la géniale Walking In The Rain (1976).

Le mieux dans Exotic Illusions ? L’album est excellent et compte quelques sérieux tubes dont la brillante So Hot, véritable morceau de bravoure de ce 33 tours. Cependant, d’autres titres tirent fort bien leur épingle du jeu dont Exotic Illusions, Piranesi, Feel It ou Cat’s Cradle. L’album s’achève aussi sur une note positive. Night Time est une tentative de Slow jam / R&B 80s intéressante, avec la présence de Private Joy, musicienne anglaise.

note personnelle: 4,5/5

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