ALBUM: White Denim “12” (Bella Union, 2024)

Continuons notre rattrapage de l’année 2024 avec l’excellent album 12 (Bella Union) de White Denim, paru le 06/12/24. Si le groupe est taquin sur la date de sortie (qui forme une suite dans laquelle apparaît le nom du disque), on ne peut pas dire que décembre soit un mois facile pour sortir un LP ! Avec vous j’évoquais d’ailleurs, assez récemment, un autre disque (Thoughts of You de Salvator Dragatto), paru dans cette no go zone des tops albums de fin d’années (pas le nôtre).

Fondé en 2006, c’est à dire il y a presque vingt ans, White Denim est un groupe nord américain d’Austin, créé par Steve Terebecki et James Petralli. Ce dernier semble être désormais le seul au commande. Disque créé, entre autre, pendant le COVID, le musicien dit s’être inspiré de Cupid & Psyché de Scritti Politti, décidemment très à la mode en ce moment (AG Cook le mentionnait début février dans une vidéo de pitchfork).

Si Petralli s’est inspiré des Britanniques, le résultat en est fort éloigné ! Les deux albums ont certes une base funk mais l’Américain n’a pas cette touche new wave/synth-pop des Anglais. White Denim ne regarde pas du coté des 80s mais bien des 70s ! Une des influences les plus notables de l’album est indéniablement Stevie Wonder.

12 propose un travail intéressant sur les textures, il y a beaucoup de bonnes idées d’arrangements. Le disque démarre sur une tonalité très pop psychédélique (Flash Bare Ass): on pense alors à Paper Mâché Dream Balloon (2015) de King Gizzard & The Lizard Wizard. Après ce début en douceur, 12 prend son rythme de croisière avec des morceaux plus funky (presque yacht rock) notamment la sublime paire Look Good (pas très loin de Drugdealer) et Second Dimension (les sommets de cet album). White Denim y excelle. Le disque se conclue gentiment, sur des morceaux pas très éloignés, de Big Star (Hand out Giving et ses airs de The Ballad of El Goodo) ou Tom Petty.

12 oscille et ne semble jamais vraiment choisir son camp. Cela rend le disque aussi bancal qu’attachant; foutraque mais charmant. White Denim continue ainsi, 18 ans après ses débuts, de proposer des albums que l’on a envie d’écouter et découvrir. Cette longévité l’honore !

note personnelle: 4/5