Aujourd’hui, intéressons nous à un immense classique de la science fiction: La Planète des Singes dans sa première version de 1968. Inspiré d’un livre du Français Pierre Boulle (aussi auteur du Pont de la Rivère Kwai !), ce film lance la saga du même nom. Après un reboot en 2001, la franchise est toujours active, comme en témoigne le dernier opus diffusé en 2024.
Frank Schnaffer est un réalisateur américain (né à Tokyo) particulièrement actif dans les années 60 et 70. Nous lui devons ainsi Patton (1970), Papillon (1973) et l’excellent Ces Garçons qui venaient du Brésil (1978), adapté d’un roman d’Ira Levin. Ici, sur la base du livre de Pierre Boulle et d’un scénario de Rod Serling (auteur pour la série La Quatrième Dimension) et Michael Wilson (scénariste victime du maccarthysme), le réalisateur érige un des monuments de la SF des années 60 et au delà.
La Planète des Singes est cependant un film assez atypique dans ce registre. La SF est certes multiple, de Star Wars en passant par Soleil Vert, Total Recall, Phase IV ou Independance Day, elle offre une prospection riche et variée. Cependant, La Planète des Singes n’en est pas moins un film singulier, avec finalement peu de marqueurs et une forte conscience politique (libérale, marquée à gauche).
Le film démarre pourtant d’une manière classique. Nous suivons 4 aventuriers dans un vaisseau spatial, en quête d’une planète pour suppléer la terre. Dès l’amerrissage de l’engin, les choses tournent mal. Une astronaute est décédée pendant le trajet. Les trois hommes explorent donc cette nouvelle planète à l’allure désertique. Le misanthrope mais attachant George Taylor (joué par l’immense Charlton Heston) prend la tête de l’équipage. Ici les codes de la SF sont totalement respectés mais le film bascule dans l’inédit quand ces pionniers rencontrent les habitants de la planète.

Les trois hommes ont des destins séparés, nous continuons de suivre George Taylor, accompagnée d’une autochtone, Nova (jouée par Linda Harrison). Ils font la connaissances de singes intelligents (parlant parfaitement l’anglais du XXe siècle), en particulier Zira (Kim Hunter) et Cornélius (Roddy McDowall) qui sont très intrigué par cet humain (Taylor) et ses capacités cognitives proches des leurs.
L’inversion des rôles de La Planète des Singes est évidemment un prétexte à pointer du doigts certains de nos défauts. Taylor ne se prive d’ailleurs pas de quelques saillies sur l’humanité ! Le film offre une critique de la société occidentale de l’époque. La Planète des Singes évoque notamment la place de la religion vis à vis des sciences, ainsi que la nature parfois absurde des hiérarchies. Après la découverte de l’environnement et de ses habitants, Taylor aura une dernière révélation, stupéfiante pour lui et nous. Cela donne un des plus grands plans du cinéma et l’un des meilleurs twists qui soient ! Le film vous questionnera et hantera, longtemps après l’avoir vu.
La Planète des Singes est un film culte de la SF. Si vous aimez le genre et vous questionner, il faut absolument voir le film. La musique de Jerry Goldsmith est également superbe. Vous pourriez cependant être déçu si vous cherchez de l’action à gogo. Il y en a mais le cœur du film repose d’avantage sur les textes des acteurs que ce qui est montré. Cela n’entache en rien la réussite et l’intérêt de cet immense classique du cinéma.
note personnelle: 4/5