Quelle est la taille idéale d’une collection de disques (vinyles ou cds) ? Un récent tweet (hé oui TwiX n’est pas encore mort) d’Antoine Zebra m’a donné envie de m’intéresser au sujet. Je me permets ici de vous en partager une capture d’écran ci-dessous.

Pour ma part j’ai renoncé depuis longtemps à compter mes disques. La taille de ma collec’ doit vraisemblablement se situer entre 10 et 20 000 disques. Si je trouve la mienne un peu trop importante (j’en ai conscience), je pourrais jamais la réduire à 1500 disques. Tout ceci m’amène à cette question cruciale: il y a-t-il un juste nombre pour une collection ?
Je ne vais pas tourner autour du pot: la bonne taille c’est celle qui vous convient. Que ce soit, 100, 1000 ou 10 000 (ou 40 000) vinyles: peu importe, il faut y trouver du plaisir et que cela ne devienne pas un poids (au sens propre et figuré) dans votre existence. Tout dépend de la place que vous avez chez vous et dans votre boîte crânienne !
C’est un argument que j’utilise souvent (10 conseils pour débuter, Comment classer ses disques): cette passion est personnelle, n’est pas normative et doit donc vous refléter. La seule bonne réponse c’est donc vous qui la connaissez.
Taille d’une collection, quelques réflexions
Certaines personnes ne jurent que par des collections à l’os (à la Marie Kondo !) et font régulièrement le tri et se délestent de disques pour garder la main sur l’espace physique et mental. Je comprends complètement la démarche mais ce n’est pas la seule voie. Pourquoi, si on en a la possibilité (notamment la place physique), ce serait mal d’être de ne pas revendre systématiquement et avoir sa collec’ qui grandit ? Perso j’ai revendu quelques disques mais beaucoup trop peu par rapport à ce que je devrais, surtout par flemme mais aussi parce qu’on ne sait jamais.
On se dit tous ça dans la vie: j’aurais peut être encore besoin de ce disque / pull / instrument de musique / bibelot car on ne sait jamais. C’est vrai que la majorité du temps on se ment à soi même. Pour autant avec ma collection importante je peux aussi ressortir des kallax des albums pas écoutés depuis 10 ou 15 ans et prendre beaucoup de plaisir à les apprécier comme au premier jour. Quand on est dans une démarche plus minimaliste, il y a de forte chance qu’un disque soit à un moment ou un autre écrémé de la sélection. Cela implique alors de devoir le retrouver et l’acheter à nouveau. Tout sauf simple pour des vinyles (en cd ça se fait plutôt bien) y compris pour des disques pas nécessairement chers.
L’autre écueil d’une sélection à l’os est aussi de conserver les disques les plus valorisés financièrement: alors la collection ne représente plus vos goût et votre démarche musicale mais une d’assurance vie. Quand on ne garde “que” 1500 disques, il y aura toujours des choix difficiles. Si vous écoutez de la musique faite depuis les années 60 cela représente 25 disques par an depuis 1965. Le chiffre peut donc monter très vite. Il y a énormément de raisons d’apprécier un disque, cela peut être pour sa qualité musicale mais aussi, par exemple, pour sa valeur sentimental (le moment de votre vie où vous l’avez acheté). Il y a beaucoup de disques que je considérerai comme non essentiels mais que je chéris et suis heureux d’avoir dans ma vie.
Tout est donc une question de philosophie et de son rapport à l’existence. Je comprends complètement la démarche épurée, car elle permet d’avoir l’esprit plus léger et clair. Cependant il ne faut pas croire que ce soit la seule qui vaille. La bonne taille c’est la vôtre: celle qui ne constitue pas un bagage trop lourd mais vous permet d’accéder facilement à des coins de votre mémoire. Le plaisir de collectionner des disques doit rester votre priorité. Si épurer vous apporte satisfaction, il faut le faire, mais parfois c’est aussi ce coté anarchique et un peu exagéré qui fait plaisir. Il ne faut pas se l’interdire si cela ne nous met pas en péril (financièrement ou mentalement).
Les avantages d’une collection importante (plus de 5 000 vinyles par exemple):
- pouvoir digger dans ses propres disques
- conserver tous les albums qui ont eu un sens pour soi à un moment donné
- avoir (presque) tout écoutable sur sa platine
- ne pas surpayer les disques en les achetant à leurs sorties.
Les avantages d’une collection plus resserée:
- prend moins de place physiquement et mentalement
- plus facile pour chercher un disque
- nécessite moins d’entretien
- nécessite moins de budget pour stocker.
Comment on en arrive à 10 000 disques ?
Je sais que 10 000 disques peut sembler pour certains d’entre vous un chiffre assez extravagant mais beaucoup de collectionneurs arrivent à ce genre de taille voir plus. Pour ma part j’ai commencé à acheter des disques vers 2001, il y a donc plus de 20 ans ! Je suis aussi très attaché au format 45 tours (j’aime toujours le 45 tours) pour lequel les chiffres montent plus facilement (des singles à 50 centimes en brocante etc.). J’achète aussi beaucoup en occasion où les prix sont moins délirants (les vinyles neufs sont trop chers). En tout cas quand on est mordu et que c’est notre principal moyen d’écouter de la musique vite, le nombre monte vite ! Avoir 10 000 disques ne fait pas de vous un expert pour autant, car il est facile d’acheter 10 000 disques sans les choisir et en les payant pas chers. La collection est un voyage dont la destination est moins importante que le chemin.