Il y a une douzaine d’années (2011) j’avais proposé un article sur la powerpop à un webzine désormais inactif et hors ligne (C’est Entendu). À cette occasion j’avais posé mes idées à plat et tenté d’organiser un historique du genre. J’avais ainsi rédigé des textes qui couvraient une période allant des années 60 jusqu’aux années 80. Il faudrait que je refasse cet exercice sérieusement, à la lumière de ce que j’ai pu apprendre sur le sujet depuis !
Néanmoins, avant cela, je vous propose une playlist dédiée à la powerpop sur la première moitié des années 70 (1970-1975). Nous sommes donc avant l’explosion du punk et de la new wave. Je trouve ça important de le préciser: il arrive de lire que ce style comme est un courant des deux autres évoqués !
La powerpop prend ses racines dans les années 60. Les Beatles, les Who, Easybeats, ou Small Faces squattent les charts, beaucoup seront marqués. Au début des années 70, le rock s’oriente dans plusieurs directions, notamment le soft rock, le hard rock, le rock progressif ou le glam-rock ! Quelques groupes tentent alors de créer un pont entre la production contemporaine et des influences mélodiques renvoyant à la décennie précédentes. Globalement, ils n’auront pas un succès important mais certaines formations deviendront cultes.
À la fin de la décennie, Greg Shaw théorise la powerpop et pioche un certain nombre d’exemples (dont certains que j’ai repris ici) pour définir cette musique. Il y a ici quelques oublis, notamment Blue Ash que vous pouvez déjà retrouvé dans une playlist sur le thème mais plus spécifiquement consacrée au Midwest.
01 – Todd Rundgren “Couldn’t I Just Tell You” (1972)
Something / Anything ? (1972) de l’Américain Todd Rundgren (ex The Nazz) est un des sommets de la pop des années 70. Globalement mélodique, le musicien de Philadelphie pousse les amplis sur quelques morceaux dont Black Maria ou l’excellente Couldn’t I Just Tell You qui a tout d’un petit classique powerpop de la période.
02 – Badfinger “No Matter What” (1970)
Badfinger est un des meilleurs groupes britanniques des années 70. Peut-être n’ont ils pas un album décisif pour vraiment les aider ? En tout cas ce groupe gallois, d’abord nommé The Iveys, fera forte impression aux Beatles qui les signent sur Apple et leur file régulièrement des coups de mains.
03 – The Raspberries “Go all The Way” (1972)
J’avais déjà évoqué les excellents Raspberries dans ma playlist consacrée au Midwest (lien) mais impossible de ne pas remettre ici ce groupe majeur, et pourquoi pas avec ce mythique single ?
04 – The Move “Do Ya” (1974)
The Move survit comme il peut aux années 60. En 1974, ils enregistrent la fabuleuse Do Ya qui a toute sa place ici !
05 – Stories “Take Cover” (1972)
Si vous vous intéressez à la pop sixties, vous vénérez peut être Michael Brown et ses participations mirifiques à Left Banke ou Montage. Saviez vous qu’il avait également eu deux groupes dans les années 70 ? Il y a d’abord eu les Stories (que je vous propose de découvrir) puis les Beckies.
06 – Big Star “In The Street” (1972)
Big Star est dans la sainte trinité des groupes powerpop de la première moitié des 70s avec Raspberries et Badfinger. Il faut néanmoins souligner la singularité de cette formation géniale de Memphis dont la musique ne peut se réduire à des powerchords.
07 – Milk ‘N’ Cookies “Little Lost and Innocent” (1975)
Milk N Cookies est un groupe powerpop / glam-rock dont l’unique album de 1975 est très coté chez les fanatiques du genre. Pour situer, on serait quelque part entre The Sweet, The New York Dolls et surtout The Quick.
08 – Rockin’ Horse “Oh Carol, I’m so Sad” (1971)
Greg Shaw s’était intéressé à Rockin’ Horse au point d’éditer un 45 tours avec les fabuleuses Carol I’m So Sad et Biggest Gossip In Town. Cette formation de Liverpool n’a fait qu’un unique album en 1971. Parmi ses membres on compte des vétérans de la scène beat locale comme Jimmy Campbell (The Kirbys, The 23rd Turnoff) et Billy Kinsley (The Merseys, The Merseybeats etc.).
09 – Liverpool Echo “Girl on the Train” (1973)
Liverpool Echo pousse l’hommage aux années 60 encore plus loin avec un album complet dans le style merseybeat ! Derrière ce groupe anonyme nous retrouvons Martin Briley et Brian Engel, passés notamment par Mandrake Paddle Steamer.
10 – The Hot Dogs “Look Me Look at The Sun” (1973)
Retournons à Memphis qui comporte quelques exemples probants de powerpop (peut être pas autant que l’Ohio mais qui sait ?), notamment ce disque des Hot Dogs produit par Terry Manning, aussi dans la cabine pour Big Star.
Bonus powerpop
Voici les quatre parties écrites à l’époque (2011) sur la powerpop en pdf: